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L'actualité

Un marché dans la tourmente

L'actualité | publié le : 28.09.2004 |

Manque de crédibilité vis-à-vis des candidats et des entreprises, tel est le constat très critique du Guide des professionnels du recrutement, qui vient de paraître.

Les professionnels du recrutement ont beau scruter l'horizon, ils ne voient pas trace d'une reprise, même fragile. Pourtant, après trois années de marasme, le rebond tant espéré leur apporterait une vraie bouffée d'oxygène. Entre 2001 et 2003, les 125 premiers professionnels du recrutement, chasse de têtes et annonce, ont accusé une baisse du chiffre d'affaires de 37 %, passant de 505 millions d'euros à 318,5 millions d'euros. Et les stratégies lancées pour gagner de nouveaux marchés, en proposant, par exemple, une offre RH globale (conseil, coaching...), ont échoué. Résultat : les comptes ont plongé. Tous les cabinets n'ont, d'ailleurs, pas résisté à la tempête.

En deux ans, 24 d'entre eux ont fermé leurs portes : Africsearch International, Adexis, CNPG Conseil, Cybersearch, HC Consultants, HR Gardens, Olivier Pichot Conseil... Tels sont les premiers enseignements tirés de la quatrième édition du Guide des professionnels du recrutement*, de Gwenole Guiomard, qui recense la quasi-totalité des intervenants présents sur le marché français (1 230 structures).

Mais, affirme l'auteur, la mauvaise conjoncture n'explique pas tout. Pourquoi une baisse de 37 % du chiffre d'affaires, alors que le nombre d'embauches de cadres a fléchi de 25 %, selon l'Apec, passant de 190 200 recrutements/ promotions en 2001 à 142 400 en 2003 ? « Les cabinets n'ont pas su convaincre leurs clients de l'intérêt d'utiliser leurs services. Pourtant, utiliser un cabinet, c'est rentable, le problème, c'est que les entreprises ne le savent pas. » Pour preuve, le coût d'un recrutement, qu'il soit réalisé en interne ou en externe, est équivalent ; il atteint entre 12 000 euros et 13 000 euros, selon Jean-Marie Peretti, professeur à l'Essec et à l'IAE de Corte.

Le véritable défaut des cabinets de recrutement tient, en fait, selon Gwenole Guiomard, à leur manque de professionnalisme, que ce soit au niveau de l'accueil en général, ou de celui des candidats, en particulier. « Les structures qui ont développé leur chiffre d'affaires sont celles dont le service au candidat, l'accueil, le respect d'un process dans le recrutement, le retour d'information aux candidats sont irréprochables. » Autant dire que le malaise est profond. D'autant que plusieurs menaces pèsent sur la profession.

De nouvelles règles

La multiplication des sites Internet corporate dédiés à l'emploi a changé les règles du métier. Ils ont cassé le prix du marché en offrant des services quasi comparables à ceux des cabinets de recrutement de faible niveau, pour des tarifs de l'ordre de 500 euros. De plus, les cabinets anglo-saxons, qui, à l'image de Michael Page ou de Hays Personnel, pratiquent la règle du contingency, consistant à ne rémunérer le cabinet qu'en cas de succès, ont tout pour séduire les PME, réticentes aux arguments des cabinets classiques. Des pratiques jusqu'ici bannies par le Syntec recrutement, l'organisation professionnelle.

* Guide des professionnels du recrutement, éditions du Management, 38 euros.