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Dossier

« De nouveaux savoir-faire »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 28.09.2004 |

E & C : En quoi la réforme renouvelle-t-elle la fonction de responsable formation ?

P. J. : Elle aura trois impacts. Primo, l'intégration de nouvelles règles dans les pratiques quotidiennes : nouvelle classification des actions, évolution des outils de gestion, contrat de professionnalisation, demande de DIF... Secundo, le développement de nouveaux savoir-faire en ingénierie de financement, en accompagnement des managers et des salariés, en conception-gestion-achat et en suivi de formation individualisée. Enfin, tertio, ces évolutions vont obliger les RF à sortir d'un rôle purement technique de dispense et de gestion de la formation, pour intégrer une dimension véritablement stratégique et concevoir des dispositifs d'information et d'orientation en amont des parcours, et des démarches de certification ou de validation en aval.

E & C : Comment la réforme ouvre-t-elle de nouvelles opportunités à l'externalisation de la formation ?

P. J. : L'externalisation de la formation va se développer, car elle peut permettre aux responsables formation de faire face à une augmentation importante de la charge de travail, notamment sur le plan administratif et logistique, qui représente, déjà, plus de 50 % de l'investissement formation (hors maintien des rémunérations).

Il devient, en effet, impératif d'opérer des gains de productivité sur ces tâches chronophages, à faible valeur ajoutée (mais conditionnant la qualité des formations) et de gagner en flexibilité. L'externalisation peut, également, permettre aux responsables formation de faire face à une complexification des dispositifs et à un mouvement fort de diversification et de spécialisation. Il est nécessaire de maîtriser un panel toujours plus vaste de compétences avec, pour chacune d'elles, un haut niveau d'expertise : ingénierie individualisée, orientation, achat, relations sociales, financement, gestion de flux, accompagnement du changement, technologies éducatives...

Nous venons, par exemple, de développer, pour plusieurs entreprises, une démarche de «guichet unique» qui traite les demandes individuelles de formation et, demain, traitera les demandes de DIF, en répondant à quatre enjeux importants : respecter les dimensions légales (forme, délais...) ; apporter des services d'orientation et d'aide au choix pour les salariés et les managers ; optimiser les coûts liés à la gestion et au suivi des formations individuelles (de l'inscription au paiement) ainsi que les achats de formation en faisant jouer des effets volume et en se donnant les moyens de contrôler et de piloter la qualité des prestations.