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Les cadres d'YSL Beauté travailleront plus

SANS | publié le : 07.09.2004 |

Depuis le 1er juin dernier, Yves Saint Laurent (YSL) Beauté a réduit le nombre de jours de RTT de ses cadres, moyennant des augmentations de salaire.

La direction d'YSL Beauté, entreprise spécialisée dans la fabrication et la distribution de parfums et de cosmétiques, et certains de ses syndicats, ont signé, en mars dernier, des avenants à leurs accords de RTT pour les cadres. Applicables à partir du 1er juin, ces trois avenants, soit un par site, quoique différents dans les détails, convergent sur le principe : une réduction du nombre de jours de RTT (JRTT) des cadres, compensée par des augmentations de salaire.

Passage au forfait jours

Selon les accords, les quelque 430 cadres voient leurs JRTT converger de 23 ou de 18 à 12 jours. Jusque-là, leur temps de travail était décompté en heures. Au siège, par exemple, les cadres travaillaient 7,6 heures par jour, soit 38 heures par semaine. Ils avaient droit à 2 jours mensuels de RTT, qu'il leur fallait prendre au cours du mois. Ils passent, désormais, au forfait jours, fixé, aux termes de l'avenant, à 217 jours de travail par an, soit la durée légale maximale, assortis de 12 JRTT cumulables.

Selon les sites, les cadres travaillent 6 ou 11 jours de plus. Cette augmentation est partiellement compensée par des augmentations de salaire : le travail effectué en sus est rémunéré à hauteur de 80 %. A l'arrivée, les hausses de salaires issues de ces avenants varient de 1,8 % à 2,4 %.

Selon Jean-Noël Thiollier, directeur des ressources humaines groupe d'YSL Beauté, cette renégociation du temps de travail est une contribution des cadres à la croissance de l'entreprise. « Les disparités dans le calcul du temps de travail, selon les sites, créaient des difficultés d'organisation. De plus, il fallait nous aligner sur nos concurrents, qui avaient négocié moins de JRTT », explique-t-il.

Pour rallier les cadres à son projet, la direction fait valoir que ces derniers gagnent en autonomie, peuvent effectivement prendre leurs jours de RTT, alors qu'ils n'y parvenaient pas avec l'ancien système, et bénéficient d'une augmentation générale des salaires de 2,5 %, en plus de la compensation issue des avenants. Les salaires auront été augmentés de 4,3 % à 4,9 %, selon les sites, « après une période de vaches maigres », selon Jean-Noël Thiollier.

Syndicats pris de court

Ces arguments ont fait mouche, puisque les cadres ont suivi la direction, de l'aveu même des syndicats. Ces derniers ont été pris de court par les salariés, à qui ils avaient fait parvenir un questionnaire. « Je n'ai pas signé de gaîté de coeur, mais les directives confédérales sont, maintenant, de suivre les salariés », regrette Manuel Blanco, délégué syndical CGT. « Nous souhaitions en rester à la situation antérieure, mais, sous la pression de la direction, les cadres n'ont pas été de cet avis », déclare Jacky Leman, délégué syndical central CGC. Finalement, seules la CFTC et la CFDT n'ont signé aucun des avenants qui « sortent de la logique des 35 heures », selon Philippe Volanis, de la CFDT.