Le service de médecine du travail des Ospedali Riuniti (Hôpitaux réunis) de Bergame, près de Milan, a mis en place, il y a deux ans, une structure pour combattre le stress en entreprise. Lancée en partenariat avec l'Union locale des industriels, et maintenant gérée de façon autonome par l'hôpital, l'initiative Work stress est destinée aux managers et entrepreneurs. Non seulement parce qu'ils sont soumis à des facteurs importants de stress - des travailleurs précaires ou des ouvriers à la chaîne le sont tout autant - mais aussi en raison de l'impact que leur stress peut avoir sur les salariés dont ils sont responsables, ou sur les décisions qu'ils devront prendre.

« Notre méthode est fondée sur le croisement de deux types d'indicateurs, explique Giovanni Mosconi, directeur du service de médecine du travail. D'une part, bien sûr, nous réalisons un check-up physique, pour évaluer les effets du stress sur la santé. On sait qu'il a une influence sur les fonctions cardio-vasculaires, qu'il engendre des problèmes de type ulcère ou gastrite, l'insomnie, l'anxiété. D'autre part, le patient rencontre un psychologue du travail. »

Le médecin et le psychologue dressent, chacun, un premier profil de la personne. Une discussion en équipe permet ensuite de rédiger un rapport complet. Les médecins quantifient le niveau de stress et évaluent s'il est acceptable ou non.

Une fois le diagnostic posé, l'équipe avance une solution. « Nous pouvons proposer à la personne une série de séances de soutien avec un psychologue pour résoudre un problème comportemental - par exemple, si un manager est anxieux parce qu'incapable de déléguer », raconte le Dr Mosconi. Dans certains cas, l'unité Work Stress n'hésite pas à conseiller au patient de changer de travail. Ce fut le cas pour une personne qui n'arrivait pas à s'entendre avec son patron qui n'était autre que son père !

Cette initiative, aussi innovante soit-elle, a encore du mal à trouver son public : l'équipe reçoit, en général, quelques personnes par mois, confie le Dr Mosconi. Work Stress a commencé à travailler sur une autre problématique : l'évaluation directe en entreprise, pour comprendre si les travailleurs sont ou non en situation de stress et, éventuellement, revoir l'organisation du travail. « Nous avons démarré avec la filiale d'une multinationale américaine, pour laquelle le travail est toujours en cours » explique Giovanni Mosconi. L'intervention est centrée sur la requalification de la formation, aussi bien dans ses modalités de transmission que dans ses contenus.