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L'humanitaire attire toujours plus de salariés volontaires

SANS | publié le : 13.07.2004 |

Lancée il y a quatre ans, l'association Congé solidaire, rebaptisée Planète Urgence, remporte un succès grandissant. Son concept : signer des conventions avec les entreprises pour envoyer des salariés en mission humanitaire.

«Je dois, aujourd'hui, gérer une liste d'attente. » Depuis qu'une salariée de la Cegos (530 personnes) a fait découvrir, en 2002, à son entreprise, le congé solidaire, Marie-Lise Raoul, DRH, tente de satisfaire le reste des troupes, attiré par l'aventure humanitaire. Et elle n'est pas la seule. L'année dernière, 107 entreprises, fondations d'entreprise ou comités d'entreprise, ont été partenaires de l'association Congé solidaire, à l'origine de cette formule, en place depuis juillet 2000. Elles n'étaient que 13 la première année.

Un espace de coopération

« Notre idée : créer un nouvel espace de coopération de proximité entre les salariés, leur employeur et les ONG. Les premiers donnent de leur temps, entre deux et trois semaines prises sur leurs congés payés et leur RTT, qu'ils mettent à la disposition des pays du Sud, avec lesquels ils partagent leurs compétences ; le tout financé par leur employeur », décrit Hervé Dubois, cofondateur et délégué général de l'association. Et cela marche. Pour preuve, de plus en plus d'ONG adhèrent à Congé solidaire, aujourd'hui rebaptisée Planète Urgence. Sept ONG inter- nationales et quatre nationales en font actuellement partie, avec une centaine de missions dans 18 pays.

Vers un véritable partenariat

La partie n'était pourtant pas gagnée d'avance. « Au départ, nous avions créé nos propres missions d'appui au développement socio-économique, dans cinq pays, selon un protocole précis d'accueil de salariés, qui suppose, entre autres, une formation de deux jours en amont visant à donner un vernis de développement durable et à évaluer les compétences et la personnalité du futur volontaire. Ce protocole, nous l'avons, ensuite, proposé à certaines ONG. Peu étaient enclines à nous suivre, pensant que nous allions faire du tourisme humanitaire », se souvient Hervé Dubois.

Heureusement, certaines ont répondu présent, comme la Coopération canadienne ou le programme des Nations unies pour le développement. Et les premiers salariés ont pu, ainsi, mettre leur savoir-faire à la disposition du terrain : 80, la première année. Parmi eux, deux salariés de BearingPoint, société de conseil en management et intégration de systèmes (ex-Andersen Business Consulting). « Ce sont eux qui ont engagé le rapprochement entre l'entreprise et l'association, qui a très vite pris la forme d'un véritable partenariat formalisé », explique Philippe Binet, consultant référent interne de Planète Urgence dans l'entreprise.

Depuis, une vingtaine de salariés sont partis en mission de quinze jours, pour dispenser, par exemple, des formations à l'informatique, notamment en Afrique. Et six sont déjà inscrits pour 2004. « Nous budgétons dix départs par an, chacun d'eux nous revenant, en moyenne, à 2 600 euros, précise Olivier Chatin, senior vice-président de BearingPoint, pour qui le dispositif se révèle être un formidable outil de motivation. Nous faisons en interne la promotion de valeurs liées à l'entreprenariat et à l'esprit d'initiative. Ce dispositif cadre en tout point avec elles. Il est donc logique d'encourager les salariés nous sollicitant sur de tels projets. »

Développement personnel

Marie-Lise Raoul en est, elle aussi, convaincue : « Ces expériences participent au développement des personnes. Nombre d'entre elles y réalisent un rêve, celui d'effectuer une mission humanitaire durant laquelle se révèlent d'autres talents. Cette découverte de soi-même ne peut être que bénéfique pour l'entreprise. » C'est pourquoi la Cegos est devenue, aujourd'hui, une fidèle de Planète Urgence. Officialisée en interne, en décembre 2002, sa collaboration avec l'association est, depuis, montée en puissance. « En 2003, nous avons financé sept départs en Afrique et au Liban. Cette année, nous avons eu l'idée de centrer nos interventions sur une seule mission : participer à la réorganisation de l'hôpital de Niamey, au Niger, qui est le plus gros employeur du pays. Nous comptons envoyer nos salariés volontaires, deux par deux, tout au long de l'année, pour procéder à différentes actions relevant de nos compétences : audit de réorganisation et mise en oeuvre d'un plan d'action, avec, sur place, une gestion de projet. Six sont déjà prêts à partir. A leur retour, ils "brieferont" les suivants lors de conférences que nous organisons entre midi et 14 heures. »

Depuis cette année, les salariés intéressés peuvent également venir en appui sur des missions de protection de l'environnement et plus seulement de développement. « Cette nouveauté n'est pas la seule, puisque nous proposons également, depuis quelques mois, nos services aux non-salariés », explique Hervé Dubois. Ils représenteront la moitié des 255 prochains départs de l'année.

REPERES

Le bilan de Planète Urgence

Plus d'une centaine d'entreprises partenaires, dont 10 % de PME de moins de 50 salariés.

Salariés déjà partis en mission 640

Heures de cours et d'intervention réalisées 32 000

Missions proposées par an dans 18 pays 100

Organisations humanitaires adhérentes 11