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De bons résultats pour le r égime à la carte

SANS | publié le : 29.06.2004 |

Le groupe 3M réussit à maintenir dans le vert son contrat de prévoyance collective à la carte. Mais le désengagement de la Sécurité sociale et un accroissement des déclarations d'incapacité et d'invalidité risquent de dégrader les résultats.

Le groupe 3M est un pionnier de la prévoyance collective personnalisée. En 1991, il concluait un accord qui instaurait un régime à la carte, l'un des premiers du genre. Il est encore en vigueur. « Il s'agit toujours du même système, amélioré, explique Judith Lyon, directrice de la rémunération et de la prévoyance. Au fil des années, nous avons accru la couverture du risque maladie. Désormais, les dépenses de pharmacie, de consultations généralistes et d'hospitalisation sont remboursées à 100 % par les seules garanties de base. »

Le régime comporte trois niveaux. Le premier constitue un socle obligatoire et commun à tous. Le second, également obligatoire, permet aux salariés d'améliorer leur couverture de base. En frais médicaux, ils choisissent l'une des quatre options proposées : générale, optique, dentaire ou optique et dentaire. En prévoyance, le collaborateur répartit sept unités entre les garanties décès, invalidité, incapacité et rente éducation. Les cotisations sont financées à 60 % par l'employeur. Un troisième niveau, facultatif et entièrement à la charge du salarié, permet d'améliorer un peu plus sa couverture et d'obtenir un remboursement à 100 % sur des postes coûteux comme l'optique et les prothèses dentaires. Les choix sont effectués pour une période de trois ans.

Communication régulière

Selon Judith Lyon, 3M est parvenu à pérenniser son système et à éviter les dérives grâce à une communication régulière. « Nous formons et nous responsabilisons les salariés par des réunions d'information sur tous nos sites, des plaquettes très détaillées, des explications sur les comptes de résultat, des articles dans le journal interne. L'implication des partenaires sociaux et du management contribue également à cette réussite. Nous disposons aussi d'outils de mesure de la consommation des assurés. Ils nous permettent de piloter le régime de la manière la plus fine possible. »

Résultats positifs

Depuis 1995, le compte de résultat du contrat frais médicaux est positif. Le contrat de prévoyance lourde « se porte bien aussi ». Mais des inquiétudes émergent. En santé, 3M est parvenu à maintenir les garanties lors de la renégociation du contrat en début d'année, mais au prix d'une augmentation du taux de cotisation de 0,13 point. Elle est financée à part égale par l'employeur et le salarié. « Il fallait faire face au désengagement de la Sécurité sociale. Mais si celui-ci se poursuit, l'entreprise ne pourra pas continuer à prendre en charge les augmentations de cotisation qui en découlent », précise Judith Lyon. En prévoyance, les comptes relatifs à l'incapacité et à l'invalidité « se dégradent fortement depuis trois ans. Nous nous interrogeons sur les mesures à prendre. D'un point de vue social, il est difficile d'envisager de revoir les garanties à la baisse. De plus, nous sommes contraints par les dispositions, très favorables, des conventions collectives de la chimie et de la pharmacie ». Aussi, 3M va plutôt chercher à identifier les causes de ce phénomène pour le juguler. Il en va de la survie du régime à la carte.

3M

Activité : produits adhésifs et papeterie (3M France), médical (Labo 3M Santé), télécommunication (Pouyet 3M Télécommunications).

> Effectifs : 3 000 salariés.

> Chiffre d'affaires : 1,066 milliard d'euros, en 2003.