Pour la réalisation de son premier baromètre social, Electricité de Strasbourg (ES), la filiale alsacienne d'EDF, a retenu l'intranet. Un choix guidé par les avantages de ce média : « Fiable, souple et économique (le coût total est légèrement supérieur à 30 euros par salarié, NDLR), soutient Isabelle Cablé, chef du projet chez ES. Qualintra, notre prestataire, nous a proposé une solution qui mesure le taux de participation au jour le jour, permet la relance personnalisée et accélère le traitement en aval. »

Réalisé du 1er au 15 décembre 2003, le baromètre a concerné les 1 100 salariés de l'entreprise. Le premier jour, ceux-ci ont reçu un courriel les invitant à cliquer sur un lien, pour être, ensuite, routés vers un questionnaire de 80 items - assortis de possibilités de commentaire - répartis en quatre thèmes : dynamique organisationnelle, dynamique professionnelle, efficacité managériale et environnement de travail.

L'administration de la base de données a été confiée à Qualintra, afin de garantir la confidentialité de la procédure, un des soucis initiaux des syndicats. « A la limite, la version papier aurait présenté davantage de risques », reconnaît Albert Lutz, secrétaire général adjoint de la section CGT. Avec un taux de participation de 80 %, la direction d'ES a atteint son objectif. Y ont contribué la sensibilisation de l'encadrement de proximité et deux relances, effectuées par Qualintra.

La maîtrise et l'accès à l'outil informatique n'ont pas posé de difficultés. Seuls une quarantaine de salariés ne disposant pas d'ordinateurs ont bénéficié d'une journée de sensibilisation et d'un accès à un PC dédié. En outre, consigne avait été donnée aux managers d'aménager le planning pour que les personnels puissent répondre au questionnaire.

Les résultats, restitués en février à l'ensemble du personnel, débouchent sur une note globale de 6,9 sur 10, qui frôle l'indice "satisfaisant" de Qualintra. « Il n'y a pas d'opposition frontale à la stratégie d'entreprise », commente le DRH, Francis Kuntz. Lequel pointe un besoin d'améliorer la communication et l'organisation. Le baromètre reflète les interrogations sur l'avenir. En ligne de mire : les incertitudes pesant sur le statut d'EDF. « Il exprime un besoin de reconnaissance dans un contexte d'augmentation de la charge de travail et de réduction progressive des effectifs », insiste Albert Lutz.

Et maintenant ? « Outil de progrès, le baromètre ne justifie sa reconduction que s'il est suivi d'améliorations concrètes », prévient Jean-Charles Knoderer, secrétaire de la section CFDT. La direction s'y est engagée. Elle lance ses premières actions, dont les "petits déjeuners du management", où l'encadrement intermédiaire fera remonter les préoccupations du terrain.