Comme treize autres entreprises du 13e arrondissement de Paris participant au dispositif Cap Par- rainage, DL Consultant (140 salariés), éditeur de progiciels d'aide à la gestion de flux des marchandises et aux achats, parraine un demandeur d'emploi. Jean-Michel Prot, son DRH, suit personnellement un chômeur, qu'il a déjà rencontré deux fois, durant deux heures et demie, au cours du mois de janvier, mais qu'il ne devrait pas recruter. « Il n'y a pas d'enjeu de recrutement, donc pas d'angoisse de la part du demandeur d'emploi, qui attend simplement de moi que je lui donne des clés pour revenir sur le marché du travail », expose Jean-Michel Prot. Autre caractéristique : tous les parrains sont des actifs, souvent des cadres, quand de nombreux dispositifs de parrainage font appel à des retraités.

Principale motivation de DL Consultant pour rejoindre le dispositif : être acteur de l'économie locale, au titre d'entreprise citoyenne. Mais Jean-Michel Prot conçoit, également, sa participation comme un échange : « D'un côté, nous parrainons, de l'autre, nous disposons d'un espace de rencontre entre entreprises locales et avec les acteurs de l'emploi (ANPE, missions locales), à qui nous pouvons faire remonter nos attentes », explique-t-il.

Cap Parrainage est porté par le cabinet Cap Initiatives, dirigé par Olivier Queval. Ce dernier propose son dispositif à des communes et les aide à le mettre en place, jusqu'à ce qu'elles soient autonomes pour le gérer. Dans le 13e arrondissement, c'est la Maison du développement et de l'emploi, émanation de la Mairie de Paris, qui conduit maintenant le projet.

L'objectif est de créer un réseau de cadres qui parraineront des demandeurs d'emploi pendant six mois. « Les critères d'éligibilité des chômeurs au dispositif sont leur domiciliation dans l'arrondissement, le fait qu'ils disposent d'un projet professionnel, et leur motivation », explique Stéphany Brial-Cottineau, responsable de la Maison du développement et de l'emploi du 13e arrondissement. Les chômeurs, en demande d'emploi depuis un an, en moyenne, et âgés d'environ 30 à 35 ans, tous volontaires, sont sélectionnés par les ANPE et les missions locales. Le parrainage est un complément à ce qui est déjà proposé par les services de l'emploi, qui "sous-traitent" aux entreprises marraines des "prestations" qu'ils n'effectuent pas ou qu'en partie : aide à la rédaction de CV, entraînement à l'entretien d'embauche, et coaching.

Aujourd'hui, Cap Parrainage est implanté dans 13 communes, regroupe 90 entreprises et 250 parrains pour 300 chômeurs. Le premier dispositif ayant été mis en place il y a environ trois mois, il est encore trop tôt pour tirer un premier bilan des retours à l'emploi.