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L'islam et le monde des affaires, Lachemi Siagh, éditions d'Organisation, 416 pages, 35 euros.

SANS | publié le : 21.10.2003 |

Le monde capitaliste déchaîne la colère des intégristes dont les mouvements sont pourtant financés... par de puissants capitalistes. Le trop fameux Ben Laden, lui-même, est une figure emblématique de ce rapport à l'argent d'un nouveau genre. C'est que l'islam n'est pas irrémédiablement sourd au culte du dollar, loin s'en faut. Cependant, faire des affaires dans les pays musulmans exige de respecter un certain nombre de principes de l'islam et, notamment, les principes de communauté et de solidarité dont on peut parfois regretter qu'ils n'occupent pas davantage de place dans les sociétés occidentales.

Lachemi Siagh est canadien et algérien, directeur d'un cabinet de conseil en management et en ingénierie financière. Son livre, qui fait, notamment, une grande place au développement des banques islamiques, propose une théorie audacieuse, qui vise à démontrer que le fonctionnement des organisations dans ce qu'il appelle « les milieux de culture intense » (caractérisés par des contraintes idéologiques majeures) obéit à un autre modèle de développement organisationnel que celui né en Occident et, notamment, en Amérique du Nord. Il remet en cause, ce faisant, l'universalité des approches relatives au fonctionnement par tâches au profit de ce qu'il appelle « l'environnement intangible », c'est-à-dire les croyances, dogmes, cultures... Toute perspective de changement doit, dans ce contexte, intégrer le fait que la rationalité n'est pas le seul critère à prendre en compte. Une réflexion qui entre curieusement en résonance avec les exigences éthiques qui apparaissent au sein même des bastions du capitalisme occidental.