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Les "Palace Parfums" enragent toujours

SANS | publié le : 21.10.2003 |

Le tribunal des prud'hommes de Dieppe a, le 15 octobre, reconnu le caractère abusif du licenciement des "Palace Parfums", mais a refusé de statuer sur les heures supplémentaires et le travail illégal.

La colère des 48 ex-salariées de Palace Parfums est loin d'être apaisée. Le 15 octobre, soit neuf mois après les faits et après deux audiences reportées, le tribunal des prud'hommes de Dieppe (76) n'a, en effet, répondu que partiellement à leurs attentes, en leur accordant des indemnités de 10 000 à 16 000 euros de dommages et intérêts à valoir selon l'ancienneté. Il a également requalifié des CDD en CDI.

Si les magistrats ont finalement admis le caractère abusif du licenciement, ils ont, en revanche, refusé le paiement des quelque 25 000 heures supplémentaires que réclamaient les salariées, ainsi que le versement d'indemnités pour travail illégal, correspondant à des opérations, rémunérées 3 euros de l'heure sous forme de primes, qu'effectuaient les ouvrières, sous la contrainte, à leur domicile.

Pratique frauduleuse

« Les juges ont souhaité attendre la fin de l'instruction visant les anciens gérants de Palace Parfums, la famille Maaz, qui vit dans son superbe château d'Enghien-les-Bains (95). Cette procédure peut durer des années. C'est scandaleux, car, au bout du compte, cela revient à institutionnaliser une pratique frauduleuse. Les patrons voyous peuvent dormir tranquilles, tonne Sylvain Bienaimé, secrétaire général de l'union locale CFDT de Dieppe. Une décision forte aurait sans doute permis d'éviter ce qui s'est passé chez Flodor ou, tout récemment, chez C'Jeu Tel Télé Kom. » Le 10 octobre, après neuf jours de congés imposés par leur direction, les 40 téléopératrices de cette PME havraise ont constaté, avec stupeur, que leur employeur avait mis la clé sous la porte.

Marie-Pierre Ogel, l'avocate des salariées de Palace Parfums, entend, désormais, faire appel de la décision, car « la justice n'a fait que la moitié du chemin en reconnaissant le licenciement abusif ».

Seules trois salariées de cette usine de conditionnement de parfums ont, aujourd'hui, retrouvé un travail (un plein temps pour deux temps partiels). « Le ministère des Affaires sociales, qui s'était engagé, compte tenu de la gravité de la situation et de l'émoi médiatique, à doubler, à hauteur de 2 134,29 euros par salarié, le budget de fonctionnement de la cellule de reclassement, n'a pas tenu sa promesse », indique Sylvain Bienaimé, qui va, par ailleurs, solliciter le sous-préfet de Dieppe dans le but d'obtenir un versement accéléré des AGS.

A leur retour de congés, le 6 janvier dernier au matin, les "Palace Parfums" avaient retrouvé leur usine vidée de son matériel.