Bouygues Telecom (6 800 salariés) déploie des dispositifs censés améliorer l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Récompensée, en juin dernier, par le Trophée social des Télécoms*, cette politique, engagée depuis 2000, s'articule autour de trois principaux leviers.

Tout d'abord, un "Espace ressources" destiné au développement personnel des collaborateurs. Cette structure permet, à ceux qui le souhaitent, de se former gratuitement sur leurs jours RTT. Quelque soixante ateliers, répartis en quatre grandes familles ("je me cultive", "je révèle mes talents créatifs", "j'améliore ma vie quotidienne", "j'améliore mes connaissances"), sont proposés. « L'idée n'est pas de se substituer à la formation continue, mais de proposer des formations complémentaires axées sur l'épanouissement de nos collaborateurs », explique Philippe Cuenot, directeur du développement des RH chez Bouygues Telecom.

L'entreprise y consacre un budget annuel équivalant à 0,3 % de sa masse salariale, à comparer avec les 5,8 % dédiés au plan de formation obligatoire. Depuis 2001, plus de 2 500 salariés se sont inscrits à ces sessions, dont 1 300 cette année, avec un taux de présence record de 99 %.

Autre initiative, la création, sur l'intranet, d'un "Espace emploi mobilité". Objectif : répondre à la forte demande de mobilité interne des salariés. « De 1995 à 2000, l'entreprise est passée de 50 à plus de 6 000 personnes. Durant ces années de forte croissance, la mobilité était facilitée par le très grand nombre d'opportunités. Les salariés bougeaient très souvent. A tel point que la DRH a été contrainte de fixer une règle : occuper le même poste pendant au moins dix-huit mois. Aujourd'hui, la mobilité fait partie de la culture de l'entreprise », explique Philippe Cuenot.

Dans un contexte marqué par une stabilisation du marché du mobile, la solution a donc consisté à mettre en place un outil, relié à Mobilitel, l'intranet mobilité du groupe Bouygues, pour faire connaître les disponibilités dans l'entreprise. Résultat : en 2002, le taux de recrutement interne s'est élevé à 82 %. « De plus, ajoute Philippe Cuenot, nous accompagnons la mobilité géographique. Ainsi, le conjoint du collaborateur peut se rendre dans sa nouvelle ville d'accueil. Des indemnités d'installation et une assistance à la recherche du logement sont également prévues. »

L'opérateur s'est, enfin, doté d'un "observatoire médical du stress et du bien-être", géré en partenariat avec le CHSCT. Son rôle est de proposer à la médecine du travail un support capable d'étayer un diagnostic. Concrètement, à l'occasion de la visite médicale annuelle, le salarié remplit un questionnaire sur le stress. Les résultats font, ensuite, l'objet d'un entretien approfondi avec le médecin. Dans un second temps, la médecine du travail fait remonter à la DRH et au CHSCT une analyse globale sur le niveau de stress dans l'entreprise.