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Piloter le développement durable à l'échelle mo ndiale

SANS | publié le : 14.10.2003 |

Danone, à qui vient d'être remis l'Intranet d'Or 2003, dispose, depuis 2001, d'un intranet lui permettant de livrer un diagnostic sur ses pratiques en matière de responsabilité sociale et de politique environnementale. Chaque directeur de filiale est, ainsi, invité à s'autoévaluer et à proposer des pistes d'amélioration. L'outil sera complètement déployé d'ici à la fin de l'année.

La problématique de la responsabilité sociale et environnementale est dans l'air du temps. Chez Danone, cette préoccupation est apparue au grand jour en 1972, à l'occasion d'un discours que prononça Antoine Riboud, alors Pdg de BSN, devant le patronat français réuni à Marseille.

Deux ans plus tard, le groupe agroalimentaire donna naissance au "double projet économique et social". Articulé autour de cinq recommandations, celui-ci sert, depuis, de fil conducteur dans les orientations stratégiques de Danone.

La philosophie ? « C'est la conviction que la performance de l'entreprise ne peut être durable sans investissement dans les hommes », résume Catherine Thibaux, responsable, au sein du département développement durable et responsabilité sociale, du déploiement de Danone Way.

Nouveaux enjeux

Restait à Danone à adapter cet héritage culturel aux nouveaux enjeux : montée en puissance des concepts de développement durable et de responsabilité sociale dans le débat public, obligations légales (loi NRE), inquiétude des consommateurs en matière de sécurité alimentaire, prise de conscience internationale sur le respect de l'environnement.

Profonds changements

Parallèlement, l'entreprise a été marquée par de profonds changements ces dernières années. Outre une réorganisation en trois branches d'activité (produits laitiers, boissons, biscuits), elle a connu une internationalisation croissante (70 % des salariés travaillent hors de l'Europe occidentale), l'amenant à repenser la transmission de ses bonnes pratiques vers ses filiales, notamment celles situées dans des pays émergents.

C'est dans ce contexte qu'est né, en 2001, Danone Way, un intranet de pilotage de la responsabilité sociale à l'échelle mondiale. « Notre ambition est d'accompagner nos 70 filiales dans une démarche de progrès continu. Dans cet objectif, nous avons conçu un outil de mesure pragmatique, permettant de formaliser nos comportements vis-à-vis des salariés, des clients, des fournisseurs, de la société civile et des actionnaires. C'est aussi, et avant tout, un outil d'animation et une aide au partage d'expériences », détaille Catherine Thibaux.

A partir d'un référentiel, Danone Way liste une centaine de bonnes pratiques (27 intéressent la politique sociale) sur lesquelles les responsables de filiale sont invités à s'autoévaluer sur une échelle de notation allant de 1 à 4 (le niveau le plus élevé).

« Les filiales sont, ainsi, amenées à s'interroger sur, par exemple, la qualité de leurs relations avec les partenaires sociaux, ou sur la prise en compte des attentes de l'environnement au sens large du terme. L'important est de savoir d'où on part et vers quoi on veut aller. Bien évidement, le contexte local est, à chaque fois, pris en compte », affirme Catherine Thibaux.

Démarche collective d'évaluation

La démarche d'évaluation se veut, ensuite, collective. La filiale est, ainsi, encouragée à former des groupes de travail afin de faire remonter une vision du terrain, la direction se chargeant de la validation finale. « La filiale obtient un diagnostic immédiat et s'engage sur des actions d'amélioration. Elle se réévalue ensuite tous les deux ans », poursuit Catherine Thibaux.

La qualité de la démarche est vérifiée par un cabinet d'audit. Quant aux résultats et aux plans d'action proposés, ils sont examinés par un comité de pilotage transversal constitué au sein du groupe Danone sous la houlette de son secrétaire général. Cette instance peut aussi décider d'ajouter au référentiel une pratique qu'elle considère pertinente pour l'entreprise. Ainsi, le comité de pilotage a dernièrement été séduit par la réflexion que mène une filiale sur la faisabilité économique de proposer, aux plus démunis, des produits moins chers mais à haute valeur nutritionnelle.

Trente-deux filiales ont actuellement achevé leur processus d'évaluation, et 10 autres sont en passe de le faire. D'ici à la fin de cette année, la totalité des entités auront été impliquées. Des milliers de collaborateurs y auront été associés.

Audits externes

Cinq audits externes ont, par ailleurs, été réalisés. Mais, d'ores et déjà, cet outil a permis à Danone de dresser un premier état des lieux de ses pratiques. Au chapitre responsabilité sociale, l'entreprise a pu constater que les droits fondamentaux du travail étaient partout respectés.

Autre point fort : les couvertures sociales sont largement répandues, y compris pour les familles des salariés. En revanche, les règles en matière de rémunération manquent de transparence, et le dialogue social mériterait d'être amélioré dans certains pays.

Parmi les projets de développement envisagés sur Danone Way : l'ouverture de l'évaluation aux stakeholders (clients, fournisseurs, associations, autorités locales...) et la constitution de réseaux rassemblant des filiales travaillant sur les mêmes thématiques.

Le jury de l'Intranet d'Or 2003

Jean-Claude Buono, directeur général du groupe Air Liquide, président du jury.

Myriam Dubertrand, rédactrice en chef d'Entreprise & Carrières.

Françoise de Givenchy, DRH du groupe Lixxbail.

Patricia Muller, responsable du département formation chez Renault.

Jean-Marc Ambrosini, responsable de l'unité politique transversale, projets et innovation à la RATP.

Robert Dapere, vice-président, département opérations industrielles d'Arcelor.

Bertrand Delamotte, DRH Sodexho Santé.

Yves Desjacques, directeur général délégué en charge des RH du groupe Védior France.

Arnaud Graissaguel, Intranet technologies manager chez Air Liquide.

Marc Heimermann, DRH de Merck SA.

Michel Kalika, professeur, directeur de l'executive MBA et du DEA e-management à l'université Paris-Dauphine.

Les candidats à l'Intranet d'Or 2003

APCM, Altadis, ArjoWiggins, Aventis, Bic, BNP Paribas, Bouygues Construction, CCI de Nice, CFE-CGC, Cram de Bretagne, Danone, ElcoBrandt, Eutelsat, Garf, Giat Industries, Glaxosmithkline, IDM, Inserm, La Cité des sciences et de l'Industrie, La Croix-Rouge, Lagardère, Le Louvre, les Brasseries Heineken, les Laboratoires Guerbet, L'Oréal, MMA, Natexis, Onyx, Opca2, Orange, Planet Finance, PSA Peugeot Citroën, Renault, Total, Universal Music, Veolia Water Systems.

Les précédents lauréats

1998 : Alpha-C, mentions spéciales pour CPR et Sollac.

1999 : Schneider Electric Industries, mentions spéciales pour Siemens et Maaf Assurances.

2000 : Autoroutes du Sud de la France, mentions spéciales pour France Télécom Formation et Cisco Systems.

2001 : Crédit agricole Indosuez, mentions spéciales pour Péchiney Emballage alimentaire et la RATP.

2002 : Air Liquide, mentions spéciales pour Arcelor et Merck Santé.

DANONE

> Activité : industrie alimentaire.

> Effectifs : 92 209 salariés.

> Chiffre d'affaires : 13 555 millions d'euros, en 2002.