En janvier 2003, le diagnostic de CBL Consulting, cabinet de conseil en SIRH, sur le logiciel de gestion de la paie Azur est sans appel : « L'outil est bon, mais personne ne sait s'en servir. » Selon Michel Lézeau, président du Sdis (Service départemental d'incendie et de secours) d'Indre-et-Loire, « le logiciel n'était utilisé qu'à 10 % ou 15 % de ses capacités ». « Par manque de temps et de formation, on faisait de la gestion à la petite semaine », résume Françoise Diverres, responsable du service des ressources humaines. Ainsi, sur les neuf modules que comprend le système informatique, cinq seulement étaient activés et directement utilisables par les agents administratifs. Les autres, "formation", "absentéisme", "planning", "aptitudes médicales", ne fonctionnaient pas

Cette absence de mise en relation des informations générait une volumineuse "paperasse", un travail de ressaisie informatique important, avec, à la clé, des risques d'erreur et, surtout, des retards de six mois dans le versement des vacations des sapeurs-pompiers volontaires. Après un audit de dix jours, les consultants de CBL se proposent de jouer les médiateurs entre l'éditeur du logiciel Azur et le personnel en charge des RH. La mission dure six mois, le temps d'activer les modules "absentéisme", "planning", "aptitudes médicales" et de guider les utilisateurs dans le maniement du logiciel. Les premiers résultats sont, aujourd'hui, palpables. Le gain de temps dans le service RH est estimé à 25 % ; le personnel, qui n'est plus cantonné à la saisie de données, est remotivé et les sapeurs-pompiers volontaires sont, désormais, payés deux mois après leur vacation, soit une réduction du délai des versements de quatre mois.

D'ici à la fin de l'année, le module "formation" devrait s'afficher sur les écrans d'ordinateur des agents RH. Une étape cruciale dans l'optimisation de la gestion des ressources humaines du Sdis, puisque l'évolution salariale d'un pompier dépend de son ancienneté, mais aussi des formations qu'il reçoit tout au long de sa carrière. Chacun des 2 000 sapeurs-pompiers, qu'il soit volontaire ou professionnel, aura un dossier personnel sur son parcours de formation. Les stages effectués y seront répertoriés, ainsi que les sessions de formation à suivre pour atteindre un grade supérieur.

Du coup, les mots "gestion de carrière", "gestion des emplois et des compétences", "maîtrise de la masse salariale", "statistiques", "pyramide des âges", qui ne faisaient absolument pas partie du vocabulaire du Sdis, commencent à devenir réalité.