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« Les branches doivent repenser l'ensemble de leurs politiques sociales »

SANS | publié le : 07.10.2003 |

E & C : Dans votre rapport, vous insistez sur le manque d'attractivité de certains secteurs d'activité. Quelles sont les pistes à suivre pour attirer des jeunes ?

C. S. : Parmi les branches qui peinent à recruter, une profession s'est fortement mobilisée, il s'agit du BTP, qui a entrepris de relever le niveau de qualification de ses salariés. Une convention de coopération a, par exemple, été passée avec le ministère de l'Education nationale pour améliorer la qualité des périodes de formation en entreprise des lycéens. Le transport a également fait beaucoup d'efforts. La fédération patronale a d'abord travaillé sur l'image, en lançant des campagnes de communication. Les conflits de 1996 ont, ensuite, révélé les attentes des routiers.

Quelques avancées sociales ont été réalisées : diminution du temps de travail, congé d'activité à 55 ans, augmentation des salaires conventionnels. Ces efforts ont payé : même si la profession peine toujours à recruter, elle sait, aujourd'hui, mieux retenir ses salariés, le turn-over a été réduit. Autre démarche à signaler, celle de la plasturgie qui a réussi à attirer un certain nombre de jeunes grâce à une meilleure qualification de ses métiers.

E & C : Certains secteurs sont-ils plus à la traîne que d'autres ?

C. S. : Si les branches ne prennent pas au sérieux ce problème de pénurie de recrutement, elles vont se retrouver en porte-à-faux, car les compétences vont se raréfier avec les départs à la retraite. Dans certains secteurs, la vision des entreprises reste axée sur le court terme. C'est le cas, par exemple, de l'hôtellerie-restauration, qui peine à fidéliser. Une enquête du Céreq, Génération 98, montre, ainsi, qu'un jeune sur deux a quitté la branche, trois ans après son intégration.

E & C : Quels sont les leviers d'action ?

C. S. : Ils sont multiples. Il est impossible de travailler sur l'image d'un métier sans penser aux qualifications ou aux conditions de travail. Les branches doivent repenser l'ensemble de leurs politiques sociales et réfléchir sur les perspectives de carrière qu'elles peuvent offrir aux jeunes.

Pour y parvenir, le dialogue social est un élément indispensable. Ce sont, d'ailleurs, dans les branches professionnelles, où le dialogue social est traditionnellement développé, que les avancées sociales sont les plus importantes.

(1) Avec Christine Afriat, Commissariat général du Plan, novembre 2002.

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