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Le pointage électronique passe mal à Heathrow

SANS | publié le : 30.09.2003 |

Deux mois après le conflit qui avait paralysé l'aéroport de Londres-Heathrow, les syndicats et la direction de British Airways continuent de négocier l'introduction d'un nouveau système de gestion RH électronique. Crainte des personnels au sol grévistes : une perte de souplesse dans la gestion de leurs horaires.

Décidément, le contrôle électronique du temps de travail passe mal auprès des personnels au sol de British Airways. En juillet dernier, après des mois de négociation infructueuse, la direction tentait de passer en force et imposait le pointage aux 2 500 salariés de l'aéroport Londres-Heathrow. Bilan : une grève surprise qui a affecté 500 vols et 100 000 passagers. Après de nouvelles négociations prévoyant un comité paritaire pour discuter d'éventuels changements d'horaires, l'enregistrement automatique des temps de travail a finalement été mis en place au début du mois de septembre.

Personnel au sol inquiet

Mais, déjà, les craintes exprimées en juillet se refont jour, alors que la compagnie et les syndicats Amicus, GMB et TGWU négocient le déploiement de l'IARM (Integrated airport resource management), un système de gestion électronique destiné à améliorer l'efficacité du personnel. Les salariés des services au sol, qui travaillent, pour un quart d'entre eux, à temps partiel et sont, pour les trois quarts, des mères de famille, redoutaient que la collecte des informations, rendue possible par le pointage, soit surtout utilisée pour restructurer les rotations et introduire une annualisation des heures de travail. Le tout dans un contexte de réduction des effectifs depuis deux ans. Car, pour les syndicats, l'introduction du pointage était un premier pas vers la mise en place de cet IARM. A l'époque, British Airways s'était défendue de ces intentions en précisant que le pointage ne servait qu'à enregistrer électro- niquement les temps de travail du personnel.

Craintes des syndicats

Aujourd'hui, sur la table des négociations, StaffAdmin, un volet RH de l'IARM, qui « a fait ses preuves dans d'autres compagnies », plaide la direction de British Airways, est au centre des discussions. Les syndicats craignent que des départs en urgence soient laissés à la discrétion d'une machine, en lieu et place d'un supérieur hiérarchique, ou qu'il devienne plus difficile de permuter avec un collègue. Alors qu'un compromis devait être présenté le 17 septembre, « l'ensemble des parties en présence préfèrent trouver une solution viable plutôt que de respecter une limite de temps », commente Emily Thomas, porte-parole du syndicat britannique GMB.

Concernant, surtout, des mères de famille, assez peu payées et qui doivent jongler avec des horaires professionnels et domestiques, ce conflit illustre l'importance accordée, désormais, à la work-life balance, qui devient une part importante de la négociation collective, selon un syndicaliste. A British Airways, l'enjeu est de taille : le conflit du mois de juillet a déjà coûté 40 millions de livres à la compagnie.