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« Il y a peu de créativité et d'innovation »

SANS | publié le : 30.09.2003 |

E & C : Le tout open space n'a, semble-t-il, plus le vent en poupe ?

F. L. : Cette notion est très relative. Dans les entreprises britanniques, les plateaux paysagers peuvent accueillir jusqu'à 300 collaborateurs. Dans les sociétés françaises, on entend généralement par open space des espaces réunissant cinq à six personnes. Par ailleurs, en matière de choix d'aménagement, il n'y a aucune règle. Tout dépend de l'activité de l'entreprise, de la spécificité de ses métiers et de son projet. Une société qui opte pour le tout open space, alors qu'elle continue de fonctionner avec une organisation très pyramidale va droit à l'échec. La réflexion sur les enjeux stratégiques et managériaux, l'approche métier, l'accompagnement des collaborateurs sont des étapes indispensables, malheureusement encore trop souvent occultées.

E & C : Les nouveaux espaces de travail ne souffrent-ils pas d'une certaine standardisation ?

F. L. : On assiste à un retour en arrière : l'espace de travail n'est plus considéré comme un moyen permettant d'améliorer à la fois les conditions de travail des salariés et la performance de l'entreprise. Actuellement, le maître mot est banalisation ! Simplement parce que, dans un souci de maîtrise des coûts et pour limiter les effets collatéraux d'une restructuration, les directions souhaitent acquérir des espaces flexibles. Résultat : il n'y a guère de créativité ni d'innovation. Les salariés ont, de leur côté, le sentiment d'être désappropriés de leur espace de travail. Le bureau devient mobile et interchangeable.

E & C : La diminution des surfaces de travail est-elle toujours d'actualité ?

F. L. : Le phénomène continue de s'accélérer. Actuellement, la surface moyenne est d'environ 15 m2 par poste en comptant les espaces communs, contre 22 m2 il y a une quinzaine d'années. De plus, les entreprises sont de plus en plus soucieuses de rentabiliser leur patrimoine immobilier - qui représente, dans le tertiaire, le second poste de dépense derrière les charges salariales - par une meilleure utilisation du temps d'usage des locaux. En faisant un peu de prospective, pourquoi ne pas imaginer une entreprise de services faisant travailler son personnel en 3x8 pour rentabiliser son investissement immobilier ?