Et si les restructurations n'étaient pas des cas de force majeure mais bien la manifestation même de la vie économique ? C'est alors notre conception de l'emploi et de la société elle-même qui serait bouleversée. Et pourtant, à l'image des organismes vivants, les entreprises se développent, se décomposent, se recomposent.

Nous devons à un préjugé tenace de penser que l'immobilisme est la règle et que ce qui a été une fois doit demeurer identique à lui-même. Si nous acceptions pourtant d'abandonner ce préjugé, l'économie et l'emploi s'en trouveraient dynamisés. Telle est, au moins, la thèse traditionnellement libérale soutenue par Dominique Thierry, créateur et animateur de l'association Développement et Emploi, et Jean-Noël Tuillier, consultant chez Algoé, qui fut également enseignant en sociologie à l'université de Villetaneuse et membre du laboratoire CNRS professions, institutions, temporalités, à l'université de Versailles-Saint-Quentin- en-Yvelines.

Le mérite des auteurs est, cependant, de ne pas attendre un effet strictement mécanique de ce changement de perspective, mais bien d'appeler à davantage de contractualisation et de contrôle, à mesure que le cadre législatif et réglementaire serait allégé.

De même, les deux auteurs insistent sur le devoir des entreprises de favoriser l'employabilité de leurs salariés et, surtout, sur les stratégies territoriales, notamment, l'aide au développement des PME-PMI pour pallier la stérilisation de certains bassins d'emploi.