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Diversi fication mondiale depuis Voiron, Isère

SANS | publié le : 15.07.2003 |

Rossignol, le leader mondial des équipements de sports d'hiver, sous-traite certaines pièces et diversifie ses produits à l'étranger. Les syndicats, comme la direction, affirment vouloir conserver le savoir-faire technique et développement en France.

Que le leader mondial des équipements de sports d'hiver soit français n'est guère étonnant. Jacques Bompard, secrétaire général du groupe Rossignol, l'explique ainsi : « Le sillon alpin est l'un des plus gros marchés du monde, avec une zone de consommation couvrant les Alpes françaises et allant jusqu'à Munich et Genève. D'autre part, l'Europe, avec la Scandinavie et la Russie, représente la moitié du marché mondial. »

Ancrage local

Fondée en 1907, l'entreprise de Voiron (38) fournit alors des équipements en bois pour l'industrie textile, et des skis, avant de se spécialiser dans le ski au cours des années 50. « C'est notamment notre dimension dans ce secteur qui nous permet, aujourd'hui, de rester français, alors que Rossignol réalise moins de 20 % de son chiffre d'affaires dans le pays », continue Jacques Bompard.

Néanmoins, le groupe, qui possède aussi Dynastar (skis) et Lange (chaussures), a créé une filiale de production en Espagne dès le début des années 70 et s'est diversifié dans le textile, le tennis et, désormais, dans le golf, articles produits hors de France. Salomon, son concurrent actuellement propriété d'Adidas, applique la même stratégie de diversification des produits.

Innovation

« Nous avons aussi beaucoup travaillé sur l'innovation, la productivité et le réseau commercial. Mais entre le coût du travail et certaines rigidités du droit du travail, les conditions de compétitivité se dégradent, détaille le secrétaire général. Nous essayons de concilier des impératifs économiques tout en conservant en propre notre savoir-faire. » Le groupe compte externaliser la production de certaines pièces, mais conserver le process et le développement. Ainsi, les fonctions R & D et marketing, centralisées en France, ne se retrouvent pas dans les filiales étrangères. Les partenaires sociaux s'inquiètent pourtant, aujourd'hui, de la suppression de deux postes de développement sur le surf à Voiron, alors que la totalité de la production est réalisée en Espagne depuis 1998.

Néanmoins, Charles Combalot, délégué CGT, souligne que l'entreprise ne se contente pas du minimum légal en matière de formation, dans un secteur où l'innovation et la maîtrise des nouvelles technologies dans le domaine des composites sont déterminantes : « Cela limite le risque de voir les technologies les plus récentes partir ailleurs. »

Convention collective dépassée

Alors que le recrutement se concentre sur les catégories ingénieurs et cadres, le turn-over chez les opérateurs est élevé, selon le syndicaliste, car, en début de carrière, les rémunérations tendent à se rapprocher des niveaux de la convention collective. Laquelle concerne Rossignol ? Survivance du passé : celle du travail mécanique du bois. « On se sent un peu déphasé ; cela ne correspond plus à nos métiers, on est depuis longtemps dans les matériaux composites », estime Charles Combalot.

Saisonnalité

Quant à l'accord 35 heures, négocié parallèlement à un plan social de 1998, il a pris en compte la saisonnalité de cette activité, dont le pic se situe de mars à octobre. Les personnels de production ont obtenu 14 jours de congés supplémentaires en conservant une semaine de travail à 39 heures. Onze de ces journées sont placées, par la direction, sur les semaines de faible activité.

ROSSIGNOL

> Effectifs : 2 940 salariés, dont 1 615 en France.

> Chiffre d'affaires : 485 millions d'euros en 2002.