«Aujourd'hui, 70 % de notre temps est consacré au traitement administratif des tâches. » Pressé de renverser la vapeur, Alain-François Pialat, DRH de Rohm & Haas France (1 300 salariés), a initié, en avril 2002, un projet de modernisation de la gestion des RH, passant, notamment, par la mise en place d'un SIRH. Seize mois plus tard, l'objectif est en passe d'être atteint dans cette entreprise d'origine américaine, spécialisée dans la chimie de spécialité. « Je souhaitais montrer que la DRH n'était pas uniquement un centre de coûts, mais qu'elle pouvait aussi générer de la valeur. Une des solutions était de s'appuyer sur des outils informatiques afin de se dégager au maximum d'opérations fastidieuses et chronophages », explique Alain-François Pialat.

Nullement équipé en matière de logiciels RH, celui-ci a entamé son chantier SIRH par la paie. « Il y avait urgence. L'ancien système ne répondait plus aux besoins de la société, et nous avions des soucis de maintenance », précise-t-il. L'entreprise retient la solution Zadig Networking People d'ADP-GSI. Avantage pour Rohm & Haas : celle-ci propose, également, des fonctionnalités relatives à la gestion des temps et des activités (GTA) et à l'administration du personnel. De plus, elle est interfaçable avec SAP, le progiciel recommandé par la maison mère.

Conformément au cahier des charges, la paie de nouvelle génération est entrée en production début 2003, ADP-GSI se chargeant de l'édition des bulletins de salaire et des mises à jour réglementaires. Courant juillet, seront opérationnelles la partie SAP (formation, gestion des carrières, etc.) ainsi que la GTA et l'administration du personnel. Les salariés rempliront, sur l'intranet, les demandes de congés et de RTT. Les formulaires et les dossiers individuels seront accessibles en ligne. Pour les opérateurs qui ne disposent pas d'ordinateur, des postes seront installés dans plusieurs endroits clés sur chaque site de production.

A court terme, des économies comprises entre 15 % et 20 % sont attendues et, à plus longue échéance, des réductions d'environ 30 %. « Le bilan social, que nous mettions un temps fou à rédiger, qu'il fallait imprimer puis distribuer, sera réalisé en un temps record par le logiciel. Et nous économiserons, du même coup, des frais d'impression en le mettant sur l'intranet », remarque le DRH. Lequel estime que les ROI potentiels se situent aussi sur la fonction elle-même, le SIRH ayant, selon lui, « un effet structurant ». « La fonction a gagné en crédibilité. Des collaborateurs ont réalisé de véritables transferts de compétences. Les équipes ont appris à travailler en mode projet et à faire preuve de rigueur », souligne-t-il.

Reste que cette première étape de modernisation de la GRH - la seconde portera sur la décentralisation de la fonction auprès des managers - risque de s'accompagner d'un redimensionnement, par le bas, des équipes ressources humaines.