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Gasunie choisit un service interne de santé

SANS | publié le : 08.07.2003 |

L'Europe demande aux entreprises néerlandaises d'intégrer les compétences en matière de santé au travail. Chez Gasunie, on a justement choisi l'approche "maison", rare aux Pays-Bas.

« En autorisant l'employeur à choisir librement de faire appel à des services de santé et de sécurité internes ou externes, le royaume des Pays-Bas a manqué aux obligations qui lui incombent. » C'est ainsi qu'un récent arrêt de la Cour européenne de justice épingle la législation néerlandaise sur la protection et la prévention au travail. Car la directive européenne de 1989 ne permet le recours aux services externes de santé et de sécurité que « si les compétences dans l'entreprise sont insuffisantes pour organiser ces activités de protection et de prévention ». Aux Pays-Bas, la grande majorité des employeurs font justement appel à des organismes externes.

Service plus efficace

Pourtant, affirment les spécialistes, un service "maison" est souvent plus efficace : proche des salariés, il leur offre un accompagnement plus rapide en cas d'accident ou de maladie. En outre, il est plus facile de prévenir les risques professionnels quand on connaît la réalité de l'entreprise. Les établissements dotés d'un service interne de santé semblent présenter un taux d'absentéisme plus faible que les autres. C'est le cas de Gasunie, une entreprise de commerce et de distribution de gaz naturel. La société, dont le siège est à Groningue, au nord des Pays-Bas, emploie 1 500 salariés. Une équipe de cinq personnes, dont un médecin, est chargée des questions de santé. Leur tâche est d'aider personnellement les salariés, mais aussi de signaler les risques et d'organiser la prévention. Dans l'entreprise, le taux d'absentéisme est de 3,1 %. C'est deux fois moins que la moyenne nationale. « Mais la principale différence, c'est que nous avons très peu de congés maladie courts, souligne Hans Uyttenboogaart, expert en organisation du travail chez Gasunie. Nous pouvons nous concentrer sur la prévention des absences de longue durée, celles qui sont dues, par exemple, à un accident cardiaque ou à des problèmes moteurs. »

Multidisciplinarité

Si le congé dure plus de trois semaines, c'est l'équipe médicosociale qui prend les rênes. Elle comprend le médecin du travail, le supérieur hiérarchique, le responsable RH du service et un travailleur social. Cette approche multidisciplinaire est, selon Hans Uyttenboogaart, l'une des clés du succès de Gasunie. Mais l'entreprise consacre aussi, chaque année, 360 euros par salarié (la moyenne nationale est de 90 euros) au titre de la santé et de la sécurité au travail.

Faut-il généraliser ce "modèle interne" à l'ensemble des Pays-Bas, comme le veut la Commission européenne ? Ce n'est pas toujours possible. Le gouvernement réfléchit, en tout cas, à une adaptation de la loi.