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« Le rire est le ferment du changement »

SANS | publié le : 01.07.2003 |

E & C : Vous travaillez en duo avec Bernard Mangin, psychosociologue et acteur-clown, qui fait des interventions en entreprise sous le personnage d'Alberto le "clownanalyste". Pourquoi ?

B. C. : Les improvisations impromptues d'Alberto, qui intervient depuis près de vingt ans dans les entreprises, sont un formidable levier pour provoquer le changement. Si nous intervenons à deux, c'est pour mieux mettre en oeuvre la triangulation indispensable au rire.

E & C : De quel triangle parlez-vous ?

B. C. : De celui composé par celui ou ceux dont on rit (un intervenant, l'entreprise), de ceux qui rient (les salariés) et de celui qui faire rire (le clownanalyste). Alberto intervient "sur-le-champ" lors de grands-messes d'entreprise. Il est le fou du roi : celui qui, entre deux prises de parole, vient provoquer le rire par le décalage au discours, aux attitudes, aux intentions. Il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Il dénonce sans blesser, et s'il prend le pouvoir sur scène, c'est comme pour le sublimer et le rendre quelques minutes plus tard.

En faisant tomber le besoin de masque, il met en oeuvre une dynamique, celle de la parole de chacun.

Dans les premières secondes, on peut être déstabilisé. Le but n'est pas de détruire, mais plutôt de faire exister le public au même titre que les intervenants, de les relier par la magie de la farce, de la bouffonnerie... Ceci dit, il faut vivre de l'intérieur une intervention de ce genre pour comprendre ce qu'elle peut déclencher.

E & C : Le clownanalyste peut-il être accusé de " servir la soupe" de la direction ?

B. C. : Le fou n'est pas là pour rendre digeste la stratégie de l'entreprise. Il s'en sert pour rendre pertinente ses impertinences, c'est différent ! Il est, en réalité, un fou du roi qui vient jouer au fou du peuple. Quand une entreprise donne une place au fou, c'est bien de recherche d'authenticité dont il est question.

E & C : Comment l'entreprise doit-elle gérer l'après ?

B. C. : Le travail d'Alberto est comme une étincelle qui déclenche une dynamique : celle de la parole, de l'action. Quand on se lève, on a envie de se mettre en action. Le rire n'enlève rien au sérieux des enjeux de l'entreprise. Il permet d'oser s'ouvrir, d'écouter mieux, de se risquer à contribuer au sein de groupes de travail. Alors, pour moi, en tant que consultant, c'est l'occasion "d'enchaîner", comme on dit au théâtre...

<http://www.clownanalyste.com>

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