Grève de la faim, plaintes, manifestations... Le plan de sauvegarde de l'emploi, présenté par la direction de Martell and Co, est loin de faire l'unanimité.
La copie est-elle bonne ? Le plan de sauvegarde de l'emploi de la société Martell and Co (groupe Pernod-Ricard) a, une nouvelle fois, divisé les élus du comité d'entreprise. La CGT et FO refusent de donner un avis favorable à un plan qui va générer des départs contraints alors que les résultats de Martell sont bons.
La CFDT, de son côté, a approuvé le texte, satisfaite des nouvelles mesures d'accompagnement (départs en préretraite, création d'entreprise ou essaimage, cellule de reclassement de l'ANPE). Sur 393 salariés, 114 personnes devraient voir leur poste supprimé d'ici à 2005, selon ce nouveau plan qui doit encore recevoir l'aval de la direction départementale du travail.
L'affaire a déjà connu de multiples rebondissements. En mars dernier, trois salariés, soutenus par de nombreux collègues et la population locale, avaient entamé une grève de la faim pour protester contre ce plan social, annoncé fin février.
Le comité d'entreprise, la CGT et FO avaient, parallèlement, porté plainte auprès du tribunal de grande instance d'Angoulême, mais ce dernier avait débouté la demande des plaignants. Pourtant, la cham-bre sociale de la cour d'appel de Bordeaux leur a donné raison, le 5 mai dernier, annulant le plan de restructuration de Martell. Raisons invoquées ? L'avis du comité d'entreprise avait été donné pour un plan de sauvegarde de l'emploi qui n'était pas définitif. Au fil des négociations, les 149 licenciements initialement prévus avaient, en effet, été ramenés à 114 grâce à diverses créations et modifications de poste.