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Pays-Bas : un statut de "véritable" salarié

SANS | publié le : 27.05.2003 |

A l'image de Randstad, créée il y a plus de quarante ans dans une banlieue d'Amsterdam, les Pays-Bas peuvent se targuer d'une solide expérience en matière d'intérim. Si le libéralisme et la flexibilité à l'extrême ont permis au secteur de se développer, il a fallu attendre 1999 pour que les intérimaires obtiennent des droits comparables à ceux des "véritables" salariés. Désormais les personnels temporaires peuvent, eux aussi, se bâtir une retraite et prétendre à un CDI après une période de missions fréquentes ou régulières.

4,2 % des actifs

Aux Pays-Bas, 268 000 personnes occupent un emploi temporaire, soit environ 4,2 % de la population active. Selon le bureau d'études Heliview, la durée moyenne d'une mission est de quinze semaines. Banques et assurances sont les secteurs qui emploient le plus d'intérimaires, tandis que l'hôtellerie et la restauration sont ceux recourant le moins à ce mode de recrutement. Notons que la fonction publique, elle aussi, fait appel aux travailleurs temporaires. Il existe, par exemple, des agences spécialisées qui proposent des missions au sein de la police ou dans l'enseignement.

Pour créer une société d'intérim, il n'est plus nécessaire d'obtenir une autorisation administrative. Mais la concurrence est rude en ces temps de crise et il est difficile aux nouveaux venus de se mesurer à des géants comme Vedior ou, surtout, Randstad, leader de l'intérim avec 32 % des parts de marché. D'après l'ABU (1), la principale organisation patronale dans ce secteur, une entreprise néerlandaise sur deux recourt encore à l'emploi temporaire, mais la tendance est à la baisse.

(1) Algemene Bond Uitzendondernemingen.

Chine : le prêt de main-d'oeuvre toléré

Le marché du travail chinois a vu naître, ces dernières années, à sa marge, une certaine forme de salariat intérimaire qui demeure cependant bien éloignée de la définition européenne ou américaine. Le travail temporaire tel qu'on l'entend en France ne possède pas, à proprement parler, d'existence légale en Chine.

En revanche, certaines régions administratives, comme les villes de Shanghai et de Pékin, tolèrent le prêt de main-d'oeuvre. Dans les deux métropoles, des lois sur les contrats de travail, publiées en mai 2002, reconnaissent, ainsi, à une société le droit d'embaucher un salarié et de le mettre à disposition d'un autre employeur. Mais, là encore, l'autorisation est seulement implicite.

Des entreprises chinoises spécialisées dans le recrutement embauchent, donc, pour faire travailler leurs nouveaux salariés dans une autre société. Ces mises à disposition durent plusieurs mois et concernent des employés et des cadres dans l'industrie et le secteur des services. Faute de besoin, l'intérim ne s'est pas ouvert aux ouvriers, pour lesquels il est facile de puiser directement dans la masse des mingong, les travailleurs venus des campagnes. Ces migrants, souvent dépourvus de permis de travail, seraient, en effet, plusieurs dizaines de millions à travers la Chine.

Pour leur part, les groupes internationaux de travail temporaire ne se sont pas positionnés sur un marché faiblement ouvert aux entreprises étrangères et dont la rentabilité économique reste incertaine.

Stéphanie Rigaud, à Shanghai

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