E & C : Quels enseignements retenez-vous de votre enquête annuelle sur l'emploi et la formation dans la logistique ?

B. P. : Les décideurs des 600 entreprises de plus de 100 salariés que nous avons consultés mettent en avant un fléchissement sur les recrutements en 2002. L'évolution des effectifs est toujours positive mais, du fait de la conjoncture, la tendance est à la stabilisation. L'année 2003 se poursuit sur le même schéma. De même, nous observons une pause dans le recours au travail temporaire. En outre, le phénomène d'externalisation des activités logistiques se ralentit. En matière de formation, les entreprises déclarent avoir besoin de cadres très spécialisés, en particulier dans les domaines de la qualité et de la prévention-sécurité.

E & C : Les entreprises de ce secteur ont-elles toujours des difficultés à recruter ?

B. P. : C'est le paradoxe de cette enquête : alors que la pression sur les recrutements est retombée, les entreprises éprouvent toujours des difficultés à pourvoir les postes vacants, notamment ceux intéressant la catégorie des opérateurs (conducteurs routiers, caristes, manutentionnaires, etc.). Les DRH évoquent, également, un manque de motivation des candidats, lesquels rejoignent notre secteur, le plus souvent, par défaut.

E & C : Comment les entreprises vont-elles gérer l'appel d'air des départs massifs à compter de 2006 ?

B. P. : Pour la première fois, nous avons posé cette question aux dirigeants. Résultat : 14 % d'entre eux déclarent avoir commencé à réfléchir et à prendre des mesures afin d'anticiper le vieillissement de la population. Difficile, toutefois, de se livrer à une interprétation ; néanmoins, nous estimons que ce chiffre est plutôt encourageant.