logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Du méc énat pour créer de l'expertise

SANS | publié le : 06.05.2003 |

Depuis un an, les chaires d'entreprise se multiplient. Leurs objectifs : un soutien financier pour les écoles et la mise en place d'un vivier d'expertise pour les entreprises.

On n'est jamais mieux servi que par soi-même. C'est sans doute ce que se sont dit les quelque dizaines d'entreprises qui ont ouvert une chaire à leur nom dans l'une des écoles ou universités françaises.

Initié en France, au milieu des années 80, par l'Essec et LVMH, ce partenariat école-entreprise semble monter en puissance. Et pour cause : cette formule, qui prévoit le financement par les entreprises de pôles de recherche dans des domaines d'expertise précis, fait des heureux.

Tout d'abord, les établissements d'enseignement - concurrence internationale oblige - qui doivent innover sans cesse pour attirer étudiants et professeurs. Ce soutien financier est donc le bienvenu. Pour les entreprises mécènes, ensuite, ce rapprochement permettant, à terme, la mise sur le marché de matière grise et de compétences en lien avec leurs besoins.

Projets tutorés

Après SAS, Carrefour, La Poste, Thalès, Xerox, Adidas, c'est au tour d'Airbus et de Pierre Fabre d'être séduites. Ces deux entreprises ont ainsi signé, l'été dernier, avec l'IAE de l'université de Toulouse, respectivement, une chaire en management interculturel et une en management international. Cette dernière a donné lieu à la création d'un DESS de management international pour lequel ces entreprises fournissent des études de cas réels et des projets tutorés. « Nous confions à des petits groupes l'une des problématiques de notre entreprise », signale Jean-Luc Delpous, directeur de la formation. L'idéal sera de recruter ensuite les stagiaires ayant planché sur ces projets.

Geste de solidarité

Autre exemple : la prestigieuse Ecole polytechnique vient d'inaugurer avec EDF un pôle pluridisciplinaire sur le développement durable. Elle recevra ainsi 200 000 euros sur cinq ans. Pernod-Ricard a choisi, pour sa part, l'université de Toulouse-1 sciences sociales pour monter une chaire de politique de la concurrence. « Notre dotation de 15 000 euros vise à encourager la recherche en sciences économiques dans un geste de solidarité à l'égard de l'université publique, explique Armand Hennon, directeur des affaires publiques de Pernod-Ricard. On souhaite ainsi doter la France de professeurs extrêmement pointus sur le sujet. Notre entreprise, comme d'autres, pourra bénéficier ensuite de leur expertise. »

Une dimension citoyenne qui se trouve également chez IBM. Ce groupe, qui n'en est pas à sa première chaire, a rejoint 25 autres entreprises, regroupées au sein de l'Association Artem, engagée dans le design, pour soutenir l'alliance d'écoles telles que l'ICN, les Mines de Nancy et l'Ecole nationale supérieure d'arts de Nancy. « Dans ce cadre, nous communiquons à l'international pour attirer des étudiants, diffusons 60 heures de cours dans l'année, recherchons des sujets..., énumère Jacques Delplancq, directeur délégué du président d'IBM France. Mais au-delà, nous voulons contribuer à l'attractivité de la Lorraine et évoluer ensemble sur ce marché de l'art et du design. »

Contenu pédagogique

En retour, l'entreprise peut prendre pied au sein même du contenu pédagogique de la chaire et tirer parti de ce mécénat pour sa propre gestion des compétences. Auchan, qui finance une chaire intitulée "Management et marketing de la distribution" à Reims Management School, siège, ainsi, aux comités de pilotage et scientifique pour la définition des orientations pédagogiques et scientifiques. « A terme, cette collaboration nous permettra de disposer d'un matériel pédagogique utile pour nos modules internes de formation », prévoit Christine Guilleminot, responsable de la gestion des carrières de l'enseigne. Chez Pierre Fabre, Jean-Luc Delpous compte bien emprunter, pour des tables rondes, quelques-uns des éminents intervenants invités par l'IAE de Toulouse, grâce aux fonds de son entreprise et d'Airbus.