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2003, "annus horribilis"

SANS | publié le : 06.05.2003 |

Face à la montée du nombre de demandeurs d'emploi, le gouvernement oscille entre deux remèdes : le traitement social du chômage et les aides aux entreprises.

Alors que le gouvernement bataille sur l'épineux dossier des retraites, un autre front reste ouvert, celui du chômage. Et là, les dernières nouvelles ne sont pas bonnes : 24 500 chômeurs supplémentaires sont venus grossir les rangs de l'ANPE en mars dernier, soit une hausse de 1 % par rapport à février, le taux de chômage passant de 9,2 % à 9,3 %.

Pessimisme

Depuis plusieurs mois, il a, d'ailleurs, connu des bonds successifs, +0,6 % en novembre, +0,8 % en décembre, + 0,7 % en janvier et + 0,8 % en février. Mais une progression atteignant 1 % est inédite depuis novembre 2001. Résultat : la France compte, aujourd'hui, 2 367 500 chômeurs et, en un an, leur nombre a, ainsi, augmenté de 5,8 %.

Parallèlement, les créations nettes d'emploi salarié sont retombées à 61 000 en 2002, après avoir atteint le nombre de 230 000 en 2001 et de 570 000 en 2000. A partir de là, tout s'enchaîne, pessimisme des ménages, baisse de la consommation, moindre investissement... Spirale infernale ? La fin de la guerre en Irak n'y change rien. La plupart des économistes, l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) en tête, craignent un taux de chômage de 10 %, voire plus, à la mi-mars 2004. Les licenciements économiques, même s'ils ne représentent que 5 % des entrées à l'ANPE, pourraient continuer à se multiplier, après la faillite d'Air Lib, l'annonce des suppressions d'emplois chez Alcatel et Giat... L'arrivée des jeunes diplômés, en juin prochain, sur le marché du travail risque également d'assombrir le tableau.

Seul le gouvernement se veut résolument optimiste en tablant sur un « rythme de croissance » de 2,5 % d'ici à la fin de l'année et un reflux du chômage en 2004. Mais, en dépit de ces prévisions rassurantes, il a été contraint de revoir sa politique sociale. Car si, au début du quinquennat, les principaux projets s'orientaient vers l'aide aux entreprises, l'assouplissement des 35 heures, la suspension de plusieurs volets de la loi de modernisation sociale, les allègements de charges sociales... la prudence des entreprises l'a poussé à rectifier le tir. Le contrat jeune en entreprise, réservé aux 16-22 ans et assorti d'une exonération de charges sociales ne pouvant à lui seul régler tous les problèmes.

Politique sociale revue

Priorité a donc été donnée à la relance du traitement social du chômage : 300 millions d'euros ont alors été débloqués, le 18 mars, à l'occasion de la Conférence de l'emploi, et plusieurs mesures d'urgence ont été lancées : création d'un RMA (Revenu minimum d'activité), relance du contrat initiative emploi (CIE), ou encore création du Civis, le pendant des emplois-jeunes, qui devrait voir le jour à la rentrée. L'objectif étant de relancer les emplois aidés pour les publics en difficulté, RMistes, jeunes, chômeurs de longue durée et salariés âgés... L'urgence est réelle : le chômage est repassé en tête des préoccupations des Français, avant l'insécurité.