La région Nord-Pas-de-Calais, qui est plus qu'à son tour frappée par des fermetures d'usines et des crises sectorielles, a bien compris tout l'intérêt que sa population pourrait tirer de la validation des acquis de l'expérience. Aussi, 85 structures (voir encadré) ont été labellisées, fin 2002, par une cellule interinstitutionnelle régionale (conseil régional, DRTEFP...), afin d'offrir informations et conseils. Entre 450 et 500 personnes travaillant dans ces structures sont ainsi mises à la disposition des habitants de la région sur le chemin de la VAE. « Quelqu'un qui s'adresse à un point-relais doit pouvoir être envoyé directement vers le service valideur qui assurera l'accompagnement », explique Claudine Carin, vice-présidente du conseil régional chargée de la formation permanente.

D'ici au début de l'été, ces 450 conseillers devront avoir bénéficié de modules de formation durant quatre jours, mis en place par le C2RP (Centre régional de ressources pédagogiques), avec l'aide, notamment, des universités régionales, afin qu'ils utilisent tous des méthodes, outils et documents communs.

Ces 85 structures sélectionnées sur appels d'offres ont été délibérément choisies dans la sphère publique. Des structures comme les CCI, les chambres des métiers, les Opca de branche ou interprofessionnels n'ont pas été sollicités dans un premier temps, mais pourraient l'être à l'avenir pour élargir le réseau d'information.

Le financement de cette opération est assurée par l'Etat (350 000 euros) et la région (1,2 million d'euros) pour 2003. En fin d'année, si les crédits manquent, ils feront soit l'objet d'une négociation avec l'Etat, dans le cadre du contrat de plan, soit d'un transfert de crédit de lignes budgétaires régionales pas entièrement consommées. Le coût de la validation elle-même (temps de constitution du dossier technique, jury) n'est pas financé par ces fonds, sauf pour les demandeurs d'emploi, pris en charge intégralement par la région. Mais pour les salariés en poste, le coût de la validation sera assumé soit par l'entreprise, soit par l'Opca, soit par les personnes elles-mêmes.

La bonne mise en place de ce réseau d'information et d'accueil va être accompagnée de deux autres chantiers. Un réseau Internet va être construit entre les points-relais et son comité de pilotage afin de gérer le dispositif, d'échanger sur les pratiques et de voir quelle structure d'accueil dirige quelle personne vers quel type d'institution validante.

Un travail est mené avec les institutions validantes pour fluidifier le processus. « Si une partie seulement de la demande est validée, il revient au centre valideur d'indiquer à la personne en cours de VAE quel est le complément de formation nécessaire, de lui tracer un parcours sur mesure. On a constaté parfois une difficulté pour ces organismes à offrir des formations modulables et individualisées, pourtant indispensables dans le cadre de la VAE. Mais, aujourd'hui, toutes les institutions validantes jouent bien le jeu », remarque Claudine Carin. Autre point sensible : harmoniser les modes de financement et de facturation des différentes institutions validantes, qui, aujourd'hui, n'ont ni les mêmes pratiques, ni la même manière de voir.

Quant à la question de savoir s'il n'y a pas conflit d'intérêt dans le cas d'institutions pouvant être à la fois structures d'accueil et structures de validation (Afpa, universités), Claudine Carin répond qu'elle ne le craint pas, car « le partenariat et le professionnalisme en formation ne sont pas de vains mots dans le Nord. De plus, la mise en place du réseau informatique nous éclairera sur les pratiques ».

Population active : 1 257 782 personnes (au 1/01/2000)

Nombre de demandeurs d'emploi : 234 058 personnes

Taux de chômage moyen : 12 % (dans une fourchette de 7,5 % à 15,4 %)

Les 85 points-relais conseils labellisés par la région : ANPE (15 points-relais), CIO (31), Afpa (14), Agrimédia (4), CIBC (9), Fongecif (4), universités (5), missions locales (5).