Pas de doute, les entreprises font preuve de schizophrénie lorsqu'on leur parle de gestion des âges. C'est ce que révèle une étude réalisée par Aster, cabinet de conseil en ressources humaines*. « Ainsi, 97 % des dirigeants interrogés voient dans la diversité des âges une force pour l'entreprise, annonce Alain Cougard, président d'Aster. Rappelons, toutefois, que le taux d'activité des 55-64 ans, selon l'Insee, avoisine les 30 %. Quant à leur taux d'emploi, il est moitié moindre. »

Plus surprenante : leur satisfaction à l'égard de la gestion des âges mise en oeuvre dans leur entreprise pour 61 % d'entre eux. Alors que le nombre de sociétés présentant une gestion des ressources humaines différenciée est anecdotique. Les programmes de formation sont destinés en majorité à l'ensemble des salariés pour 77 % des entreprises et les programmes d'intégration sont les mêmes pour tous dans 56 % des cas. Par ailleurs, 90 % ne disposent d'aucune politique d'avantages sociaux selon l'âge. Quant à celles qui proposent un programme d'accompagnement individuel, elles ne sont que 5 % à le destiner aux seniors. Enfin, un tiers des entreprises ont mis en place des dispositifs d'accompagnement de fin de carrière. Autrement dit, aménagement du temps de travail ou départ progressif à la retraite.

Aujourd'hui, il semblerait qu'il n'y ait donc pas de discriminations tant négatives que positives selon l'âge des salariés. Faut-il s'en inquiéter ? « A moyen terme, oui, selon Alain Cougard. Il est temps d'engager des politiques de discrimination positive. Ce qui permettrait d'ouvrir des programmes dédiés aux seniors sur des problématiques comme la transmission de compétences ou le management. Le frein ? La vision des employeurs qui pensent que les seniors n'attendent plus rien. »