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La CDT comme Metaleurop ?

SANS | publié le : 15.04.2003 |

A Wesserling (Haut-Rhin), les salariés de la Compagnie de développement textile (CDT) réclament que l'Etat s'engage sur le versement d'indemnités pour chaque personne licenciée. Comme pour Metaleurop.

En débloquant pour les ex-salariés de Metaleurop, à Noyelles-Godault, une enveloppe de 38 millions d'euros, le gouvernement Raffarin a-t-il, dans la tourmente des plans sociaux, créé un sorte de "jurisprudence" ? C'est, en tout en cas, le sens du combat que mènent actuellement les 184 salariés de la Compagnie de développement textile (CDT, ex-Boussac), dont la liquidation est effective depuis le 31 mars. Implantée à Wesserling (Haut-Rhin) et à Nomexy (Vosges, 59 salariés), ceux-ci réclament de la part des pouvoirs publics, en sus des indemnités légales, le versement d'une prime de 1 000 euros par année d'ancienneté pour chaque personne licenciée.

Après avoir rencontré les élus locaux et les représentants de l'Etat, les délégués du personnel de CDT ont plaidé leur cause, le 11 avril, auprès de Christian Poncelet, le président du Sénat. « A ce jour, nous n'avons toujours pas reçu de garanties écrites », indique René Gérard, délégué CFTC.

Problèmes en chaîne

Cette entreprise de textile, une des plus anciennes de la région, a été placée en redressement judiciaire en septembre dernier. Depuis, la situation n'a cessé d'empirer. Plan social impliquant 155 personnes, débrayages, offre de reprise avortée, liquidation, occupation de l'usine et, pour finir, un incendie qui a ravagé, le 8 avril dernier, un hangar sur le site de Wesserling. Désespérés, les salariés entendent organiser une braderie où ils mettront en vente des stocks de tissus. Certains s'interrogent aussi sur le silence de l'ancien actionnaire, le groupe VEV (environ 1 750 salariés), une holding du textile, qui contrôle, entre autres, la marque Rodier.

Cellule emploi

Côté reclassement, la cellule emploi, concernant les 125 salariés de Wesserling, sera opérationnelle à partir du 22 avril. Créée pour une durée de douze mois, elle a été dotée d'un budget de fonctionnement de 2 134 euros par salarié. La tâche du cabinet RMC Conseils, qui en a la charge, s'annonce toutefois difficile : « 40 % des salariés ont plus de 50 ans, avec, parfois, une ancienneté très lourde, précise Maurice Rubly, le gérant. La situation n'est pas désespérée si les salariés réussissent à faire le deuil de CDT et à abaisser leur ligne de confort. » En clair, accepter la mobilité et les reconversions. Mais la situation du bassin d'emploi n'incite guère à l'optimisme. En moins d'un an, le chômage y a bondi de 34 %. Les secteurs qui, traditionnellement, boostaient l'économie de la région - sous-traitance automobile, transport et logistique -, aujourd'hui, accusent le coup de la conjoncture.