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Ferrero signe pour le job-sharing

SANS | publié le : 04.03.2003 |

Le spécialiste des produits chocolatés permet à certains salariés de se partager un poste. Cette expérience pilote commence dans sa principale usine, alors que la réforme du marché du travail, votée le 5 février, encadre légalement le job-sharing.

Le groupe agroalimentaire italien Ferrero, connu pour sa pâte à tartiner Nutella et ses chocolats Kinder, va mettre en place le job-sharing. La possibilité de contrat partagé entre deux travailleurs est, en effet, la principale nouveauté de l'accord d'entreprise pour 2003 et 2004, signé en octobre dernier entre la direction et les trois principaux syndicats, la FAI-CISL, la FLAI-CGIL et la UILA-UIL.

Expérimentation

Le job-sharing, encore peu répandu en Italie, fera l'objet d'une expérimentation dès les prochaines semaines. Le projet pilote concernera l'usine principale d'Alba, dans le Piémont (Ferrero compte quatre usines en Italie). Les contrats signés auront une durée variable, et seules deux catégories de travailleurs peuvent y prétendre : les femmes en CDI à plein temps, au retour de leur congé de maternité et jusqu'aux 3 ans de l'enfant, et les travailleurs, en CDI à plein temps, ayant des problèmes de santé. L'accord concerne, au premier chef, les ouvriers, mais les employés aussi pourront en bénéficier. A la fin du contrat annuel, entreprise et travailleurs tireront les conclusions et verront si les conditions subsistent pour continuer.

L'entreprise compte environ 5 600 personnes en Italie (16 000 dans le monde), mais n'a encore réalisé aucune estimation sur le nombre de salariés qui pourraient être candidats au job-sharing. « Nous avons voulu rester prudents, aussi bien l'entreprise que les syndicats : il s'agit de donner une opportunité, mais nous ne voulions pas que le système finisse par devenir une sorte d'obligation », estime Giancarlo Battistelli, secrétaire national de la FLAI-CGIL, branche alimentaire du syndicat italien le plus important, mais aussi le plus réticent devant les nouvelles formes de flexibilité.

Du côté de la FAI-CISL, on souligne « un pas en avant important dans les relations sociales » pour prendre en compte les exigences « des travailleurs, surtout des femmes, qui ont des engagements familiaux qu'ils entendent respecter » - une phrase qui résume le retard italien en matière de conciliation entre vie privée et vie professionnelle pour les femmes !

Cadre législatif

Ferrero inaugurera certainement les nouvelles règles sur le job-sharing. Le Sénat italien a, en effet, approuvé, le 5 février, la réforme du marché du travail lancée par le gouvernement Berlusconi. Autorisé par une simple circulaire ministérielle en 1998, le job-sharing est, désormais, doté d'un cadre législatif. Le contrat est stipulé entre l'employeur et deux salariés ou plus, qui fournissent une prestation unique en se divisant la charge de travail. Les détails, notamment sur la rémunération, seront fixés dans les décrets d'application.