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A cent lieues de notre vraie nature

SANS | publié le : 18.02.2003 |

Connaissez-vous les deux forces les plus florissantes aujourd'hui ? La peur et le divertissement. Peur devant l'insécurité économique, le chômage, les menaces de guerre, les catastrophes écologiques, le manque de respect dans tous les domaines. Pas étonnant que l'anxiété monte ! Alors, place au divertissement pour oublier tout cela. On se nourrit d'émissions télévisées futiles et de jeux éphémères. On découvre un besoin pressant de faire la fête, dans des occasions parfois dérisoires. « Le monde n'est vraiment pas drôle, alors amusons-nous. »

Sauf que ni la peur ni le divertissement ne nous montrent l'homme dans sa noblesse. On se laisse séduire avec une facilité déconcertante par des images de violence, des méfaits et des perversions attristantes. Serait-on attiré par "l'ombre" de notre civilisation, c'est-à-dire ses penchants noirs, ses tendances destructrices, ses obsessions négatives ? En tout cas, ce qui nous amuse n'est pas toujours beau.

Même en Thaïlande, ce pays si doux et raffiné, les téléspectateurs assistent fascinés à l'émission "Le maillon faible" alors qu'une telle rudesse de relations est à cent lieues de leur culture. « Vous êtes le maillon faible, sortez ! » La télévision-spectacle a gagné. Et chacun se divertit de l'humiliation d'autrui.

Dans l'entreprise, la peur majeure est d'être rejeté, éliminé. Lorsque les temps sont durs, tout le monde se terre, histoire de ne pas prendre de risques. Avez-vous remarqué que les créatifs ont disparu ? Ils ont pris le maquis, en attendant des jours meilleurs. Plus de dynamisme chaleureux ni de rires non plus. On trouve malsain d'afficher sa bonne santé quand les autres allongent une tête d'enterrement. Dans de nombreuses organisations, le management se durcit. On veut prouver que l'on peut "performer" malgré les contraintes. Alors, place aux décisions autocratiques, aux prises de position tranchées et au management par la peur. Mais qu'espérer de ces réactions rétrogrades ? Par contagion, un durcissement généralisé et un assèchement du coeur et des idées.

L'alternative ? Renouer avec son courage, sa confiance en soi et sa dignité. C'est peut-être le moment de se poser quelques bonnes questions sur son travail et sur sa vie. Tout acte ou réflexion qui nous sort de nos automatismes nous rapproche de notre véritable force. Comme si l'on reprenait la barre de son navire. Reste ensuite à accomplir au mieux sa tâche quotidienne, petite ou grande, avec le souci du respect de l'autre. Agir de manière noble dans des situations médiocres, insignifiantes et parfois mesquines, n'est-ce pas la meilleure signature de notre vraie nature ?