Crash du Concorde, tuerie de Nanterre, rapatriement des victimes françaises de l'attentat de Karachi (Pakistan), obsèques des pompiers à Loriol (26), les salariés du groupe OGF, le numéro un français des services funéraires, sont en première ligne.

A côté de ces événements collectifs tragiques, ils sont aussi quotidiennement confrontés à la douleur des familles qui viennent de perdre un proche. D'où des situations de dépression et de stress qui, jusqu'à présent, n'étaient gérées que par la solidarité entre collègues de travail. « Un module d'approche psychologique, intégré à la formation initiale de neuf semaines, les aide à mieux supporter la détresse des familles et à évacuer leur charge émotionnelle. Au regard de notre secteur d'activité, ce dispositif nous paraissait toutefois largement insuffisant. De plus, du terrain, nous n'avions que des remontées diffuses des cas de stress », précise Denis Coleu, directeur des ressources humaines d'OGF.

L'entreprise - créée en 1 844, mais détenue, depuis 1997, par l'américain SCI - a souhaité, après discussion avec le CHSCT, passer à la vitesse supérieure en s'attachant les services de Psya, société spécialisée dans l'assistance psychologique par téléphone et Internet. Objectif : « Formaliser et professionnaliser » la gestion du stress pour une population critique d'environ 5 200 salariés. Parmi eux, des assistants funéraires, conducteurs de corbillards, porteurs de cercueils et thanatopraxeurs, personnels chargés de l'entretien des corps avant inhumation ou incinération.

Depuis le mois de juin dernier, les collaborateurs d'OGF peuvent ainsi appeler un numéro vert, accessible toute l'année 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Le dispositif est entièrement pris en charge par l'entreprise à raison de 5 appels par bénéficiaire et par événement. OGF y consacre un budget annuel de 9 147 euros. La médiation, d'une durée moyenne de 30 minutes, est totalement confidentielle. Par la suite, Psya, qui emploie exclusivement des psychologues cliniciens, peut orienter la personne vers un praticien situé à proximité de son domicile pour une poursuite des entretiens, cette fois à la charge du salarié.

Parallèlement, OGF et son prestataire ont convenu de l'organisation d'une cellule de crise en cas d'intervention des collaborateurs d'OGF sur les lieux d'un accident collectif. Un dispositif déjà testé par OGF lors du crash du Concorde à Roissy : l'entreprise avait alors mis en place un call center pour soutenir ses salariés présents sur les lieux de la tragédie. « Plus globalement, cette démarche vise aussi à mieux reconnaître le travail de nos salariés. Nous considérons que nous avons le devoir de les aider », conclut Denis Coleu.

Activité : services funéraires (pompes funèbres générales, prévoyance, matériels funéraires).

Effectifs : 6 050 salariés, 1 300 implantations en France.

Chiffre d'affaires : 474 millions d'euros en 2001.