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Eiffage Haute-Normandie érige la prévention en stratégie

SANS | publié le : 28.01.2003 |

Prévention des risques Eiffage Haute-Normandie érige la prévention en stratégie Lauréate 2002 du concours sécurité de la FNTP, la PME Eiffage construction Haute-Normandie, filiale du groupe Eiffage, intègre la prévention des risques à sa stratégie. Et les résultats sont au rendez-vous.

Cent soixante et onze décès en 2001. C'est le dernier chiffre officiel (qui ne prend pas en compte les intérimaires) des accidents mortels enregistrés par la profession du bâtiment et des travaux publics. Très exposées, les entreprises du secteur s'emploient, avec plus ou moins de succès, à réduire les risques d'accidents professionnels.

Au Petit-Quevilly, dans la banlieue rouennaise, Eiffage construction Haute-Normandie a, depuis longtemps, inscrit la prévention à sa stratégie. Une politique récemment récompensée par le "prix sécurité 2002" (catégorie plus de 50 salariés), décerné par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). « A l'instar de la qualité, la prévention sécurité fait partie intégrante de la vie de l'entreprise, soulève Jean-Luc Ellart, l'ingénieur sécurité de cette PME de 350 salariés, filiale du groupe Eiffage. « Un simple exemple : notre directeur régional préside les CHSCT. Il ne rate jamais une réunion. »

Mais la démarche sécurité mise en place par la société normande ne s'arrête pas à l'implication de son directeur. Dès l'appel d'offres pour la réalisation d'un chantier, les risques sont soupesés. La configuration du chantier est examinée à la loupe, ainsi que les matériels qui seront utilisés par les compagnons. Lesquels reçoivent individuellement un livret d'accueil dédié à chaque opération de construction. Y sont notamment consignés, les règles essentielles de sécurité, le plan d'accès sécurisé, ainsi que les moyens mis en oeuvre par l'entreprise en termes de conditions de travail. Un "flash sécurité" est également distribué à l'ensemble des salariés dans les bulletins de paie.

Instaurer un dialogue

Alors que, dans ce secteur, les travaux doivent être exécutés dans des délais de plus en plus comprimés, la PME se donne le temps d'informer ses salariés. Jean-Luc Ellart effectue, ainsi, des visites régulières sur site, n'hésitant pas à interrompre le travail des ouvriers.

Un "quart d'heure sécurité" a même été instauré. Le responsable se rend sur le terrain, équipé d'un matériel vidéo, afin de corriger les erreurs comportementales et de capter les bonnes pratiques dans le but de les diffuser au plus grand nombre. « Les mentalités ont évolué, explique-t-il. Auparavant, quand j'arrivais à l'improviste sur un chantier, j'étais perçu comme l'envoyé de la direction. Il y avait très peu d'échanges avec les personnels. Aujourd'hui, le dialogue s'instaure pour améliorer la sécurité de tous, y compris celle des employés des sous-traitants. »

L'entreprise a, par ailleurs, élaboré des procédures de sécurité communes portant, entre autres, sur les techniques d'échafaudage ou le maniement des grues.

Transparence

Consacrant 4 % de sa masse salariale à la formation, dont la moitié à la prévention des risques, Eiffage construction Haute-Normandie met également un point d'honneur à signaler les accidents à ses clients . Une transparence qui s'avère payante, selon Jean-Luc Ellart : « Les donneurs d'ordres, notamment les industriels, nous demandent, de plus en plus, de leur fournir, avant la signature du contrat, le compte employeur et le taux de cotisation accidents du travail. » L'an dernier, la PME a enregistré huit accidents bénins. Tous ont fait l'objet d'une analyse fine. « 80 % d'entre eux ont pour origine le comportement des salariés », affirme Jean-Luc Ellart.

Autres indicateurs : quand la moyenne nationale de la profession affiche un taux de gravité (nombre de jours d'arrêt rapporté au nombre d'heures travaillées) de 2,50 et un taux de fréquence (nombre d'accidents rapporté au nombre d'heures travaillées) de 60, la société du Petit-Quevilly recueille respectivement 0,50 et 30.