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Le discours sur la "logique compétence" évolue

SANS | publié le : 26.11.2002 |

Les dernières conclusions du Medef sur la "démarche compétence" marquent une évolution par rapport au discours de Deauville, il y a quatre ans. Ces conclusions vont être disponibles sur le site Internet de l'organisation patronale.

Le 15 novembre dernier, le Medef a organisé une journée d'échanges sur la "démarche et la logique compétence", quatre ans après la présentation, à Deauville, de ses premiers travaux en la matière. Neuf cahiers thématiques, consacrés à la gestion par les compétences et présentant des pratiques européennes innovantes, ont été distribués aux quelque 600 personnes qui se sont pressées à cette journée. Ces cahiers vont être disponibles gratuitement sur le site Internet du Medef.

Un discours différent

Alain Dumont, directeur du Groupe de propositions et d'actions formation du Medef, est à l'origine de ces travaux sur la "logique compétence". Il a beau affirmer que « tout était déjà dans les discours de Deauville, et rien n'a changé », une nette différence apparaît aujourd'hui. En effet, à Deauville, l'insistance sur la responsabilité du salarié dans l'entretien de ses compétences avait été très forte. L'émotion, alors, avait été grande face à ce qui apparaissait comme une lecture de la théorie du capital humain, qui sous-entendait la fin de l'usage des classifications collectives et une rémunération strictement individualisée.

A Paris, l'insistance sur la responsabilité de l'entreprise à offrir au salarié un cadre d'épanouissement de ses compétences était beaucoup plus marquée : pas de compétence sans une organisation du travail ad hoc. De plus, le rôle des employeurs vis-à-vis de l'employabilité externe du salarié a également été souligné.

Une analyse plus consensuelle

Plusieurs personnalités du Medef, responsables de branche ou directeurs d'Opca, et des représentants d'organisations syndicales présentes ont commenté, en aparté, que l'organisation patronale avait mis de l'eau dans son vin, et gommé certains aspect « extrémistes » de la démarche compétence. « Le Medef a compris que sa position n'était pas tenable, son analyse est, aujourd'hui, plus consensuelle », commentait Jean-Claude Tricoche, de l'Unsa. Vincent Merle, ancien directeur de cabinet de Nicole Péry, à la Formation professionnelle, qui a rédigé un des cahiers de synthèse, se disait même étonné que ses analyses et propositions soient passées « comme une lettre à la poste, ce qui n'aurait certainement pas été le cas quatre ans auparavant ».

Mais l'analyse plus "soft" d'aujourd'hui n'était-elle pas possible en 1998 ? Les quatre ans qui se sont écoulés depuis Deauville ont-ils été perdus ? « Cela a été le temps nécessaire à la maturité du Medef sur ce sujet », estiment des ténors de l'organisation patronale comme des syndicalistes. Reste à traduire cette évolution en nouvelles négociations sur la formation professionnelle. Elles pourraient reprendre dès janvier 2003.