Le site recrutement de la Société générale, mis en service en 1997, a fait son temps. S'il restait très attractif graphiquement et visuellement, et apprécié des internautes, il posait quelques problèmes d'un point de vue technique. Très statique, il rendait impossible la création de passerelles avec Gershwin, son tout nouveau système d'information RH, obligeant ainsi les recruteurs à ressaisir manuellement les CV reçus en ligne pour les faire figurer dans la base commune du système. De plus, il ne disposait d'aucun moteur de recherche. Les internautes n'avaient d'autres possibilités que de faire défiler les quelque 50 offres d'emploi avant de dénicher celles qui leur correspondaient. Enfin, la mise à jour des offres était une opération délicate et coûteuse, nécessitant l'intervention de plusieurs services informatiques.

Dans le même temps, la Société générale change son organisation. En avril 2000, elle compte trois branches, désormais distinctes : la banque de détail (entreprises et particuliers), la banque de financement et d'investissement, et la gestion des actifs. Chacune d'entre elles se voit dotée d'une DRH et d'une direction informatique en propre. En toute logique, elles devaient disposer de leur propre site recrutement, afin de développer, au mieux, leur attractivité d'employeur auprès de leurs cibles de candidats. « Nous souhaitions que chacun des sites soit accessible et évolutif pour pouvoir être utilisé et mis à jour par les gestionnaires (une soixantaine au total), mais également qu'il soit relié à une base de données unique d'offres et au système Gershwin pour le traitement et le suivi des candidatures », explique Arnaud-Louis Chevallier, directeur délégué du projet.

En juin de la même année, le groupe bancaire lance un appel d'offres. C'est Valtech, un groupe international de conseil en management et technologies, qui rafle la mise. Début décembre, le chantier est en route. Il faudra près d'un an, des dizaines de réunions entre le prestataire et la banque, autant entre Arnaud-Louis Chevallier et la trentaine d'interlocuteurs internes concernés par le recrutement, pour que les sites soient mis en ligne, en novembre 2001, et configurés selon le cahier des charges.

Le résultat est plutôt réussi. Pour preuve, les sites de groupe sont jugés comme les plus attractifs par les étudiants de dernière année d'écoles de commerce et d'ingénieurs, lors d'un sondage Sofrès réalisé en juin 2002. « Très vite, nous avons eu un grand nombre de dépôts de candidatures, signale Arnaud-Louis Chevallier. En février 2002, nous recensions 25 000 visiteurs par mois pour plus de 1 000 candidatures. Huit mois plus tard, ils étaient 35 000 pour trois fois plus de candidatures déposées. »