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Accenture a dû gérer son sureffectif

SANS | publié le : 26.11.2002 |

Un an après la mise en place de dispositifs alternatifs destinés à retenir de jeunes recrutés à qui le cabinet n'avait pas de missions à confier, 40 % ont finalement trouvé à travailler chez Accenture.

A la fin 2001, les recruteurs d'Accenture ont eu les yeux plus gros que le ventre. Alors que le cabinet va connaître une baisse de son activité, il recrute une centaine de jeunes diplômés qui se retrouvent, avant même d'avoir mis les pieds dans les bureaux, sans aucune mission (voir Entreprise & Carrières n° 601).

Activité en baisse

La direction explique cette politique de recrutement par la nécessité d'être réactif sur un marché fluctuant. Accenture n'est pas le seul à se trouver dans cette situation inconfortable. Après plusieurs années fastes, d'autres cabinets de conseil, en France comme à l'étranger, affrontent un problème d'adéquation entre leurs effectifs et l'activité. Dans le souci de préserver son vivier, en attendant des jours meilleurs, Accenture préfère, plutôt que de rompre unilatéralement les contrats ou les promesses d'embauche, donner le choix à cette centaine de jeunes diplômés.

Soit ils suivent des formations internes du cabinet, soit ils partent exercer leurs talents dans une association caritative. Pendant ce "congé sabbatique conventionnel de formation", inventé pour l'occasion, d'une durée maximale de douze mois, pendant lequel ils peuvent travailler pour un autre employeur, ils touchent une indemnité équivalant à 20 % de leur salaire. Si une mission se présente pendant cette période, ils réintègrent le cabinet. Ou encore ils reportent de six mois leur entrée dans l'entreprise, qui leur verse une prime de 1 829 euros, complétée d'une autre, du même montant, après leur retour en poste. Ils peuvent aussi intégrer, malgré tout, le cabinet, avec le risque de se retrouver sans rien à faire. Ou, enfin, ils renoncent au contrat qui les lie à Accenture, en contrepartie d'une indemnité transactionnelle.

Conjoncture défavorable

Un an plus tard, et alors que les jours meilleurs ne sont pas revenus, Accenture fait travailler 40 de ces 100 jeunes diplômés. A l'époque, un peu plus de la moitié avaient fait le choix de ne pas rompre le contrat : pour 24 d'entre eux, en intégrant Accenture, pour 18, en reportant de six mois leur entrée dans l'entreprise, et pour 10, en prenant le "congé sabbatique conventionnel de formation". La différence s'explique, selon Max Balensi, DRH, par « ceux qui avaient choisi le congé sabbatique ou le report, mais qui ont rompu le contrat de leur fait, car ils avaient trouvé un autre emploi ». Actuellement, deux jeunes en congé sabbatique sont toujours en attente d'une intégration qui devrait intervenir « d'ici à la fin de l'année », selon la direction.

Un bilan mitigé

Au total, 60 de ces diplômés sont partis (48 immédiatement et une dizaine en cours de dispositif). Difficile de tirer un bilan de cette initiative d'Accenture. Selon qu'on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein, on dira que les jeunes diplômés ne sont pas prêts à se contenter d'ersatz d'emploi mal payés, à reprendre le chemin de la formation alors qu'ils sortent de l'école, et que le secteur caritatif n'est pas forcément le débouché rêvé d'un ingénieur ; ou alors que ces dispositifs auront été l'occasion, pour les bénéficiaires, d'améliorer encore leurs compétences et de vivre une expérience originale.

La direction se veut optimiste, et considère que l'image de l'entreprise auprès des jeunes diplômés n'a pas pâti de cet épisode. « [Ces mesures] ont été finalement bien perçues par les jeunes diplômés qui, avec du recul, se rendent compte que nous avons essayé de leur apporter des solutions en les considérant comme des interlocuteurs responsables », avance Max Balensi.

ACCENTURE

Activité: conseil en management et technologies de l'information.

Effectifs : 3 500 personnes en France, 75 000 collaborateurs dans 47 pays.

Chiffre d'affaires : 11,43 milliards d'euros, en août 2002.