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L'Europe de la formation se cherche encore

SANS | publié le : 15.10.2002 |

Les pratiques de formation dans les entreprises européennes sont très disparates, constate une étude Eurostat-Cereq. Le modèle européen unique n'existe pas, mais l'exemple danois cumule quasiment toutes les vertus.

L'Europe de la formation est loin d'être en place, constatait le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) dans sa revue Bref (n° 187) de juin dernier. Une enquête Eurostat, dans onze pays de l'UE, fait, en effet, apparaître une grande diversité des pratiques des entreprises en matière de formation continue.

Différences Nord-Sud

Plus de 70 % des entreprises européennes ont réalisé, au moins, une action de formation (stage, cours, autoformation...) en 1999. Mais cette proportion est particulièrement faible en Espagne (36 %), au Portugal (22 %) et en Grèce (18 %). A l'inverse, elle dépasse 80 % dans les pays du Nord, en particulier au Danemark (96 %) et en Suède (91 %). Partout dans l'Union, les petites entreprises sont moins formatrices, mais cet écart est « relativement faible » dans les pays où la proportion d'entreprises formatrices est élevée.

La proportion de salariés qui effectuent un stage est plus importante dans les pays du Nord (61 % en Suède, 53 % au Danemark, 50 % en Finlande). Suivent, notamment, le Royaume-Uni (49 %) et la France (46 %). L'Espagne (25 %), le Portugal (17 %) et la Grèce (15 %) ont les taux d'accès les plus bas. Le nombre moyen d'heures de stage ou de cours qu'un salarié peut espérer effectuer durant une année est également très variable selon les pays (voir graphique).

Dans les pays où la part d'entreprises formatrices est plutôt faible, la durée moyenne des stages est plutôt longue, au détriment de l'accès à la formation, analyse le Cereq. A l'inverse, dans les pays formateurs, le taux d'accès des stages est élevé mais leur durée est courte. A l'exception du Danemark où le taux d'accès comme la durée des stages sont élevés.

Retard inquiétant

Le Parlement européen s'est inquiété que l'idée de "formation tout au long de la vie" ne trouve pas plus vite de traductions concrètes dans la vie des Européens. Le 5 septembre, il a adopté, à l'unanimité, un rapport de la Commission européenne intitulé "Réaliser un espace européen de l'éducation et de la formation tout au long de la vie" (1).

Le Parlement invite donc, et parfois « instamment », la Commission européenne à mettre en place de nouvelles initiatives pour donner véritablement vie à la notion de formation tout au long de la vie. Exemples : un cadre européen sur les compétences de base que tous les élèves devront avoir acquises avant de quitter l'éducation scolaire obligatoire, un réseau de centres d'éducation et de formation tout au long de la vie, de nouveaux mécanismes régissant les transferts de crédits et l'accumulation des qualifications. Tout cela, bien sûr, en coopération avec les Etats membres.

Le Parlement demande aux Etats membres de prévoir « des mesures d'incitation fiscale ou autres » et regrette que la plupart des Etats membres « n'aient prévu que très peu, voire aucun mode de financement pour l'apprentissage d'un nouveau métier, alors que cet aspect est primordial en période de crise économique et de restructuration industrielle ». Tous les travailleurs devraient disposer « d'un temps libre rémunéré leur permettant de participer à une formation leur assurant des compétences : 35 heures par année, par exemple, au titre d'une formation dûment validée ».

(1) Avis et textes : www2.europarl.eu.int/omk/sipade2?PUBREF=-//EP//TEXT+REPORT+A5-2002-0224+0+DOC+SGML+V0//FR

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