Faut-il avoir moins de 45 ans pour travailler à la Cour de justice des communautés européennes, basée à Luxembourg ? Tout porte à le croire à la lecture de l'offre d'emploi, parue dans le Figaro du 9 septembre dernier, qui fixe une limite d'âge aux candidats à des postes de juristes linguistes de langue française.

Ce qui va totalement à l'encontre du traité d'Amsterdam, qui rejette explicitement les attitudes discriminatoires « fondées sur le sexe, le handicap, la race, l'âge, la religion ou l'orientation sexuelle ». Il n'en fallait pas plus à l'association française Initiatives seniors pour s'émouvoir d'une telle bévue. Dans une lettre ouverte au président de la Cour de justice, l'association, qui a pour vocation de promouvoir l'avenir professionnel des quinquas, condamne vivement cette maladresse et s'interroge sur la « cohérence du discours et la capacité de la Commission européenne à faire respecter ses directives par l'ensemble des institutions et organes de l'Union européenne et à les faire appliquer par les Etats membres ».

Christian Wormus, le président d'Iniatiatives seniors, rappelle que le président de la Commission européenne, Romano Prodi, avait spécifié, dans un courrier du 10 avril 2002, qu'« aucun concours organisé par la Commission et publié après ce jour ne contiendra de limite d'âge maximum applicable aux candidats ».

Si aucune plainte n'a été déposée par l'association, son président rappelle, cependant, que l'UE s'est engagée à porter le taux d'emploi des plus de 50 ans à un niveau proche de 70 % d'ici à 2010. Un objectif difficile à atteindre, puisque la France compte « plus d'un million d'exclus, âgés de 45-65 ans, en raison de leur âge », selon Christian Wormus.