Marc Mousli, cadre à la SNCF et enseignant au Cnam, s'est donné pour tâche de faire découvrir au public français un penseur du management, disparu il y a maintenantsoixante-dix ans. Si l'on ajoute que ce penseur est une femme, on aura une petite idée de l'originalité de l'entreprise.

Mais l'étonnement du lecteur devrait encore croître à découvrir que ces idées "d'avant-guerre", comme disent les anciens, demeurent, en fait, d'une brûlante actualité. En pleine période tayloriste, l'auteure, qui devait mourir en 1933, donne une série de conférences où il n'est pas question de la robotisation des hommes, mais bien de leadership, de dynamique de groupe, de gestion des conflits.

L'intérêt de publier six conférences de Mary Follett sur les fondements de l'autorité, la bonne méthode pour gérer les conflits, la prise de décision, etc. n'est pas seulement historique.

Si les Américains ont redécouvert cette auteure, une dizaine d'années avant nous, c'est que la pensée de Mary Follett n'est pas seulement celle d'un précurseur, elle est aussi d'une remarquable utilité au manager d'aujourd'hui, du fait de sa simplicité et de son extrême lucidité.

Forte de ce tranquille avantage des femmes dans la vie pratique, l'auteure y expose avec conviction les lignes de force d'un management humain, fondé sur le sens et la coopération.

C'est même, pour Peter Drucker, le gourou américain du management, l'exacte raison pour laquelle Mary Follett est tombée dans l'oubli : non parce qu'elle était une femme, mais parce que sa pensée était trop en avance sur son temps.