Une organisation très cloisonnée, un management peu enclin à susciter le partage de l'information, des savoirs individuels sous-exploités, une culture d'entreprise fondée sur la confidentialité... Giat Industries ne présentait pas le profil idéal pour accueillir un projet de gestion des connais- sances ! Reste que, depuis la chute du mur de Berlin, la donne a changé pour les industriels de la défense : le marché de l'armement s'est "débipolarisé" et la concurrence s'y est considérablement accrue. D'où la nécessité, pour les entreprises de ce secteur, d'exploiter au mieux les informations technologiques et concurrentielles.

C'est dans ce contexte que Patrick Cansell, responsable de l'information stratégique au sein de la direction du commerce et des affaires internationales de Giat Industries, a mis en place un projet ciblé de knowledge management (KM). Objectif : mettre en commun les connaissances et les ressources des commerciaux afin d'améliorer la compétitivité.

Un audit interne, réalisé pendant l'été 1999, a mis à l'index la circulation des communications dans l'entreprise. Face à ce constat, la direction commerciale de la société de Versailles-Satory (78) s'est dotée d'outils collaboratifs. Neuf bases de données, disponibles depuis un intranet, ont ainsi été développées. « Elles intéressent aujourd'hui 180 personnes, et nous enregistrons, chaque jour, une vingtaine de connexions », précise le responsable.

Sont consultables, des synthèses et des dossiers classés par thématiques (pays, produits, acteurs du marché, etc.), que les salariés peuvent enrichir. « Grâce à ce système, les collaborateurs partagent leur expertise et participent aux projets commerciaux. Cela accroît le niveau de connaissance du marché et la pertinence des argumentaires. Une personne expatriée pendant plusieurs années a, par exemple, acquis une expérience que l'entreprise a tout intérêt à faire fructifier. » Prochainement, un forum de discussion complétera le dispositif. « Le recours au KM, relate Patrick Cansell, est parti d'un besoin exprimé par la base. La direction, frileuse quant aux maigres perspectives de retour sur investissement, n'a pas débloqué de budget spécifique. En contrepartie, elle nous a laissé carte blanche. »

Activité : société nationale de droit privé spécialisée dans les systèmes de combat aéroterrestre.

Effectifs : 7 000 personnes.

Chiffre d'affaires : 792 millions d'euros,en 2001.