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Fracture entre entreprises et ONG à Johannesburg

SANS | publié le : 03.09.2002 |

Greenpeace et de grandes multinationales lancent un appel commun au respect du protocole de Kyoto. Mais entreprises et ONG restent irréconciliables sur l'idée d'une réglementation internationale obligatoire en matière de responsabilité sociale et environnementale.

Petit événement à Johannesburg, le 28 août dernier : le rapprochement de Greenpeace et d'un groupe de multinationales présentes au sommet de la Terre, des frères ennemis aux points de vue souvent inconciliables. Ces entreprises, réunies au sein du World business council for sustainable development (WBCSD), ont, en effet, lancé, avec l'organisation écologiste, un appel commun en faveur de la ratification du traité de Kyoto sur le climat. « Nous remisons nos divergences sur les autres sujets et nous demandons aux gouvernements de faire preuve de responsabilité et de créer un cadre international de lutte contre le changement climatique », ont indiqué les nouveaux partenaires.

Avant-gardistes

Cette avancée en faveur d'objectifs de respect de l'environnement, au niveau international, est d'autant plus intéressante que de nombreuses entreprises américaines (BP, AOL Time Warner, DuPont ou Texaco) ou japonaises (Honda), dont les pays ne sont pas signataires du traité, s'y associent, de même que les français Lafarge, Michelin ou Suez, notamment.

Mais cette initiative ne réduit pas la fracture qui existe depuis longtemps entre les entreprises, parfois pionnières de la responsabilité sociale et environnementale (RSE), et certaines ONG. Une polémique se cristalise même sur le mode d'entrée dans la démarche de RSE. Les ONG réclament une réglementation internationale et contraignante, alors que les patrons, réunis dans le BASD, mouvement d'entreprises en faveur du développement durable, revendiquent une participation volontaire à ces principes. C'est le mode retenu, par exemple, dans le projet onusien de "Global compact", énonçant des principes que les entreprises signataires s'engagent à respecter.

Réglementation globale

Les milieux d'affaires plaident qu'il n'est pas possible d'appliquer une réglementation globale pour des activités, des zones et des thèmes très divers (environnement, OGM, droits de l'homme, sida, etc.). Cette divergence semble d'ailleurs avoir rafraîchi les ardeurs sur les initiatives de type 2. Ce concept, ainsi nommé parce qu'il diffère des engagements pris entre Etats, monté en puissance à Johannesburg, rassemble des projets menés conjointement par des entreprises, des gouvernements et des ONG. L'ONU en a compté 218, mais les entreprises n'interviennent que pour 50 d'entre eux.

Le 1er septembre, devait se tenir le "Business day" au cours duquel les entreprises présentent leurs réalisations dans le domaine de la RSE. Certaines ONG ont déjà qualifié la rencontre de "foire commerciale".