Alors que le 1er juillet - date de revalorisation annuelle du Smic - approche, les syndicats profitent de la campagne électorale pour demander un "coup de pouce", au-delà des 2,6 % calculés cette année en fonction de l'inflation. Le parti socialiste a, lui, inscrit une hausse de 5 % dans son programme. La CGT veut un Smic à 1 400 euros (+ 25 % environ), la CFDT à 1 200 euros (+ 6,5 %). Francis Mer, le ministre de l'Economie, n'est pas partisan d'un coup de pouce.

Mais au-delà de cette revalorisation estivale, c'est la persistance des multiples Smic qui soucie l'ensemble des partenaires. Cette situation a été créée par la loi sur la RTT et la volonté de ne pas défavoriser les Smicards passant aux 35 heures, le salaire minimum étant calculé sur une base horaire.

Résultat, il existe aujourd'hui cinq Smic différents, en fonction des dates de passage aux 35 heures, et la revalorisation de juillet va en inaugurer un sixième. Pourquoi ? Tout simplement parce que le différentiel de rémunération, accordé pour compenser le passage de 39 à 35 heures, progresse selon un calcul moins favorable que le Smic de base. Les plus pénalisés sont donc, aujourd'hui, ceux dont l'entreprise a le plus tôt mis en oeuvre la RTT.

La situation doit trouver, graduellement et rapidement, une solution, car le Conseil d'Etat ne la laissera perdurer que jusqu'en 2005, date à laquelle il faudra avoir retrouvé un Smic unique. Impossible sans de sérieux coups de pouce différenciés. C'est ce que demande, dès à présent, la CFDT (de + 3,6 % à + 6,6 % dès juillet).

Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, en a appelé au Conseil économique et social pour débroussailler le sujet d'ici à fin juillet. La sortie des multiples Smic et la question, plus large, de la revalorisation des bas salaires et de l'évolution professionnelle seront au coeur du dialogue social de la rentrée.