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Des prépas d'ingénieurs pour les femmes

SANS | publié le : 21.05.2002 |

Deux écoles d'ingénieurs suisses ouvrent des classes propédeutiques exclusivement féminines. Pour la première promotion, les candidatures françaises sont les bienvenues.

Dès la rentrée prochaine, un programme expérimental d'accès des jeunes filles aux carrières scientifiques se déroulera dans deux cantons helvétiques : le Jura suisse et Neuchâtel. A priori, ce programme est ouvert à une vingtaine de jeunes Suissesses, titulaires d'une "maturité gymnasiale", l'équivalent du bac scientifique, mais, pour la première promotion, le recrutement est également ouvert aux bachelières scientifiques françaises du Doubs, du Jura français et de la région lyonnaise.

Durant un an, les élèves vont suivre des disciplines d'ingénierie appliquée (électronique, mécanique, informatique multimédia, télécommunications et génie civil), pour intégrer, à l'issue de cette classe propédeutique exclusivement féminine, une école d'ingénieurs reconnue Haute école spécialisée (HES) par l'Office fédéral suisse de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT).

Immersion

Selon l'OFFT, la proportion de jeunes filles dans les formations scientifiques n'atteint que 7 % des effectifs à l'université et 1,8 % dans les HES. Dès 2000, la confédération helvétique a débloqué un crédit de 26 millions de francs suisses (18 millions d'euros) sur quatre ans, pour promouvoir la mixité dans le supérieur. Sylvie Villa, membre du comité stratégique national à l'égalité des chances et déléguée à l'égalité des chances pour les 16 HES de Suisse occidentale, a initié le projet : « L'accès dans une HES s'effectue après un apprentissage en école technique, où les filles refusent d'aller. Mais toutes ne se projettent pas pour autant dans une carrière académique. L'idée était de puiser dans le vivier des maturités gymnasiales, pour les immerger dans un environnement professionnalisant reconnu par l'université. » En avril 2001, deux HES romandes acceptent d'accueillir une classe de 10 filles et de cofinancer le dispositif à hauteur de plus de 50 % avec l'OFFT (245 000 euros sur un budget global de 408 000 euros).

Le programme se compose d'une mise à niveau théorique et d'initiation aux outils de base de 17 semaines, d'un entretien avec une psychologue du travail pour valider les choix des modules de spécialité, et de travaux pratiques durant 17 autres semaines, puis d'un stage en entreprise de 6 semaines. Les deux cantons partenaires croient tellement à ce projet qu'ils ont interdit à Sylvie Villa de "vendre" son idée de classe propédeutique hors de leur territoire ! Coût pour les élèves ? Gratuit pour les Suissesses. Environ 700 euros pour les autres ressortissantes. L'OFFT reconduira l'expérience en 2003 quel que soit le résultat de la première promotion.