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Les dérapages d'HP devant le TGI

SANS | publié le : 30.04.2002 |

Le système interne de notation des salariés de Hewlett Packard (HP) a été débattu devant le TGI de Grenoble. Les syndicats l'estiment contraire au Code du travail.

Carly Fiorina ne pouvait être plus claire. Dans une note adressée le 13 octobre 2000 à l'ensemble des managers de Hewlett-Packard (HP), la Pdg du groupe informatique indique sans ambages que la note PRB1 (Performance Ranking Brand) - la plus basse du système interne de notation - signifierait dorénavant up or out (mieux ou dehors).

Autre recommandation formulée à l'intention de ses dirigeants : faire en sorte d'atteindre un quota de 5 % de notés PRB1. « La notation a toujours existé chez HP. Il est d'ailleurs logique qu'un employeur dispose d'outils pour juger le travail de ses salariés. Mais les règles du jeu ont changé. Depuis novem- bre 2000, la direction a introduit un quota de PRB1, une classification pouvant conduire à un licenciement. De plus, elle procède à un classement comparatif des performances individuelles des salariés », explique Catherine Poirier, déléguée syndicale CFDT de HP France (5 000 personnes). Cette gestion brutale du personnel, imposée par Carly Fiorina, était, le 25 avril, débattue devant le TGI de Grenoble.

Classement subjectif et discriminatoire

Selon Pierre Janot, avocat des syndicats CFDT, CFE-CGC, FO et CGT, « seuls des faits réels et objectifs justifient, en droit français, une sanction ». « Il y a prédétermination d'un quota d'insuffisants, le PRB1 est un classement subjectif et discriminatoire », a-t-il ajouté. Pascale Lagesse, avocate de HP, a, de son côté, réfuté la thèse de la discrimination, estimant que la notation était utilisée pour aider les personnes à progresser dans leur travail et pour augmenter les salaires. Le tribunal rendra son jugement le 23 mai.