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En Suisse une convention collective pour... 400 salariés

SANS | publié le : 30.04.2002 |

Dans le canton du Jura, Paul Cramatte SA vient de reconduire sa convention collective avec la FTMH, principal syndicat helvétique. Dans le secteur de l'intérim, seuls ses 400 salariés en CDI sont concernés.

En Suisse, son entreprise fait figure d'exception. Paul Cramatte, fondateur de la société d'intérim et de recrutement du même nom (quatre agences dans les cantons du Jura et de Neuchâtel, autant en France), est le seul, dans sa branche, à avoir adopté une convention collective. Il l'a négociée, dès 1989, avec la FTMH, principale centrale syndicale helvétique. Aujourd'hui, les deux partenaires reconduisent leur accord sur cinq ans. Il concerne un effectif de 400 intérimaires, en majorité des opérateurs de production engagés en CDI, dans les secteurs de la mécanique et de l'horlogerie.

Egalité de traitement

L'ensemble des dispositions vise une égalité de traitement entre les intérimaires et les salariés des entreprises utilisatrices. Paul Cramatte SA indexe ses salaires sur ceux de la convention collective appliquée par son client ou, à défaut, sur la grille en vigueur pour le personnel permanent. Détail significatif puisqu'en Suisse, « il n'existe pas de Smic », rappelle Eric Bauer, secrétaire régional de la FTMH. L'entreprise s'engage également sur l'égalité des chances et de salaires entre les hommes et les femmes.

Le fonctionnement de la commission paritaire est financé par l'employeur et les intérimaires. Ces contributions, respectivement de 4 % et 8 % du salaire brut, serviront pour des formations à la carte, en dehors du temps de travail. Dans tous les cas, le salarié peut obtenir, au terme d'une mission de trois mois minimum, une validation de ses acquis professionnels.

Paix sociale

Au final, Paul Cramatte estime que « les prestations sociales dépassent de 22 % ce que prévoit la loi. Nos marges sont réduites d'autant, mais j'ai la garantie d'une paix sociale et d'une meilleure motivation : le taux d'absentéisme n'excède pas 2 %, alors qu'il oscille entre 5 % et 7 % dans l'industrie, à poste équivalent ». Ce dirigeant commercialement très lié au monde de l'horlogerie s'est inspiré de sa convention collective, « la plus favorable de toutes », selon Eric Bauer. Pourtant, son modèle ne fait pas d'émules chez ses concurrents. « Dans le secteur de l'intérim, les syndicats sont absents », remarque l'économiste genevois, Yves Flükiger, pour qui l'entrée en vigueur des accords bilatéraux avec l'Union européenne pourrait changer la donne

REPERES

La convention assure un 13e mois, 5 semaines de congés payés (6 pour les jeunes jusqu'à 20 ans et pour les travailleurs au-delà de 50 ans), ainsi que 9 jours fériés, alors que seul le 1er août, fête nationale, est garanti par la loi.

Pour le travail en équipe, de nuit ou le dimanche, le salaire horaire est majoré (de 50 % ou 100 %).

D'autres primes viennent compenser des tâches pénibles, comme de travailler sur un chantier de BTP soumis aux intempéries.