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Jean-Pierre Chevènement pour l'obligation de qualification

SANS | publié le : 09.04.2002 |

Le candidat à l'élection présidentielle juge le bilan du septennat peu brillant en matière de formation continue et propose une obligation de qualification plutôt que de dépense.

Jean-Pierre Chevènement ne mâche pas ses mots : son bilan du septennat en matière de formation professionnelle continue est très critique.

« La loi de 1971 est en voie d'obsolescence depuis 1993, mais l'Etat ne s'est pas donné les moyens d'en tirer les conséquences. Les ministres en charge de ce dossier ont été pris en étau entre la décentralisation, qui contraint l'Etat à lâcher ses prérogatives aux régions, et une dépendance aventureuse vis-à-vis de directives de la commission européenne, qui uniformisent les politiques de formation professionnelle. De plus, de compromis en compromis, la loi Aubry II et certaines dispositions de la loi de modernisation sociale ont désorienté les partenaires sociaux en bouleversant "accidentellement" la hiérarchie des normes, interdisant pour le moment toute relance des négociations. Au final, poursuit-il : Etat décrédibilisé et condamné à une quasi-impuissance à rénover, absence de maîtrise qualitative des dépenses de formation et destructuration de l'engagement républicain de 1990, qui avait vu la création d'un "droit à la qualification". La seule disposition significative du septennat est un énième toilettage de la validation des acquis, que le gouvernement présente comme une révolution alors qu'elle est applicable depuis 1985 ! »

S'il se dit d'accord avec le principe de formation tout au long de la vie, Jean-Pierre Chevènement estime que le "passeport éducation formation" de Lionel Jospin ou le "compte épargne formation" de Jacques Chirac sont deux projets inadaptés : « L'urgence est moins de s'engager à offrir un droit à la formation aux contours mal définis que de garantir un droit à la qualification, seul prérequis sérieux pour accéder à un emploi ! » De plus, il craint que le principe de formation tout au long de la vie « occulte en partie les vertus avérées d'un parcours réussi en formation initiale ».

Obligation de résultats

Jean-Pierre Chevènement propose donc de pousser les partenaires sociaux à négocier un accord sur des objectifs définis de manière tripartite, « dans une logique d'obligation de résultats et non plus d'obligation de moyens » ; de redonner à la formation continue une dimension interministérielle, « afin de la préserver d'une dépendance tant vis-à-vis du marché de l'emploi que du système éducatif » ; de renforcer les structures d'accueil et d'information du public ; de créer un fonds de garantie mixte globalisant les ressources nationales, européennes et les dépenses non affectées des entreprises s'acquittant de leur obliga- tion légale. « Cette manne financière, peu ou mal uti- lisée, est susceptible de permettre le financement, à moyens constants, d'au moins 200 000 projets individuels de qualification par an. »