«Votre embauche, nous l'avons voulue. Maintenant, exprimez-vous. » Telle était l'adresse formulée par la fédération CFDT cheminots au millier de jeunes qu'elle avait rassemblés, le 22 novembre dernier, au Parc de la Villette à Paris. Le syndicat est, en effet, avec la CGT, signataire de l'accord 35 heures, à l'origine de l'embauche de plus de 26 000 jeunes sur les trois dernières années. « Nous avons pensé qu'il serait opportun de rassembler ces jeunes, pour recueillir leurs attentes, mais aussi pour qu'ils fassent connaissance avec le syndicalisme », souligne Jean-Yves Petit, de la CFDT cheminots. Quatre table rondes, sur l'intégration à la SNCF, les conditions de vie et de travail, la formation et les parcours professionnels et l'avenir du service public en Europe, ont ainsi réuni jeunes cheminots et professionnels, mais aussi deux représentants de la DRH.

« Nous nous sommes rendus compte que les jeunes ressentaient des difficultés à intégrer la culture de l'entreprise, qui possède un langage et une histoire propres, qu'ils souffraient d'isolement, de manque de formation ou de sécurité, ou encore ne comprenaient pas que leurs compétences ne soient pas mieux prises en compte », poursuit Jean-Yves Petit. Pour mieux répondre à leurs problèmes, la fédération va notamment mettre en place une coordination jeunes, ainsi qu'un réseau régional de "correspondants jeunes".

Quelques mois plus tard, c'était au tour de la CGT de réunir, le 25 janvier, à Tours, plusieurs centaines de nouveaux embauchés pour une journée intitulée : "Jeunes et syndicat CGT, ça mérite réflexion". « Cette rencontre était le résultat de tout le travail d'accueil que nous avons mené en 2001, dont l'objectif est que chaque nouvel embauché, dans les mois qui suivent son arrivée, ait un contact avec l'organisation », explique Grégory Roux, de la fédération CGT cheminots. Si les participants ont, là encore, mis l'accent sur la sécurité au travail, les salaires ou le déroulement de carrière, ils ont aussi surpris les cégétistes par l'inquiétude manifestée sur "la question de l'avenir du service public dans la construction européenne".