C'est dans la rue qu'a débuté le Sommet européen de Barcelone, avant même l'arrivée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne attendus les 15 et 16 mars.

Soixante mille personnes, selon la police, ont, en effet, manifesté la veille pour réclamer « une Europe sociale et solidaire » à l'appel d'une quinzaine de syndicats. Une initiative qui visait à rappeler le double objectif défini lors du conseil européen de Lisbonne, en décembre 2000 : « Assurer la croissance et le plein emploi tout en préservant des droits sociaux acceptables pour tous. »

Ces intentions semblent, en effet, quelque peu en décalage par rapport à celles affichées par le conseil européen de ce week-end, où il est question de débattre de la libéralisation et de la flexibilité du travail. Deux thèmes revendiqués par Silvio Berlusconi et Tony Blair auxquels s'est rallié plus récemment le suédois Göran Persson. Une alliance qualifiée de « vraiment stupide » par le secrétaire général de la Confédération des syndicats britanniques.

Alors que la manifestation animait les rues catalanes, le "sommet social" réunissait le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), Emilio Gabaglio, les représentants de l'Union européenne des confédérations d'industriels et d'employeurs (Unice) ainsi que différents dirigeants de l'Union européenne. Cette rencontre s'est soldée par la signature d'un accord entre syndicats et patronat pour la formation continue tout au long de la carrière des salariés. Il a été salué par la commissaire européenne du travail, Anna Diamantopolou, qui le considère comme « une contribution très importante » dans l'objectif du conseil européen de créer davantage d'emplois et de meilleure qualité.