logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Le plan social de Majorette n'est pas du tout miniature

SANS | publié le : 19.03.2002 |

Majorette, le premier fabricant français de voitures miniatures, a mis en place un plan social très complet après la délocalisation de l'usine de Rillieux (Rhône) vers la Thaïlande.

Il reste quelques banderoles devant l'usine : "Non à la fermeture", "Tous virés.com"... Mais depuis un mois, la production de Majorette, à Rillieux, près de Lyon, est entièrement transférée en Thaïlande. Il ne reste là que le siège, avec 108 personnes. « Nous étions les seuls à avoir encore un site de production en Europe, explique Richard Mamez, directeur général. Depuis la fin des années 80, l'entreprise, créée par Emile Véron, a changé deux fois de propriétaire et a connu de multiples plans sociaux. Les efforts du groupe Triumph-Adler, propriétaire actuel, pour réorienter la production ou la sous-traiter en partie à des prisons, se sont soldés par des échecs. » « En septembre, nous avons bloqué la plate-forme logistique pour que le redimensionnement de l'usine soit étudié, raconte Patrick Charrier, ancien secrétaire général du CE (CFDT), mais nous avons vu que la direction était déjà passée à autre chose ». Le verdict est clair : « problème structurel de compétitivité ».

233 salariés concernés

Le plan social, qui concerne 233 salariés, est très complet et son coût s'élève à 10 millions d'euros. La négociation financière a abouti à une prime de 12 200 euros à laquelle s'ajoute 190 euros par année d'ancienneté. Le plan prévoit, par ailleurs, des mesures d'aide à la mobilité interne.

Pour le reclassement externe, un comité de pilotage paritaire suit le dispositif et le cabinet Econova (groupe Lee Hecht Harrison) assure une antenne emploi dans l'entreprise jusqu'à fin 2002. Dispensés du préavis, les salariés peuvent recevoir de la DDTEFP une allocation temporaire dégressive, si leur nouveau salaire est nettement inférieur à celui de Majorette ; ils peuvent aussi bénéficier d'une aide à la formation, d'une prime à la mobilité géographique de 550 euros, d'une participation aux frais de déménagement de 1 300 eu- ros, d'une aide à la réinsertion dans le pays d'origine ou encore une autre de 5 640 euros pour la création d'entreprise. Le plan prévoit également un suivi sans limitation de durée des plus de 50 ans et un départ en pré-retraite pour les salariés âgés de 56 ans (12 personnes concernées).

« L'ancienneté moyenne est de vingt ans, note Patrick Charrier, mais le personnel a été bien formé en plasturgie ». « Les opératrices sur presse ont, en effet, des compétences transférables, confirme Claude Chaufour, consultante à Econova. Quant aux techniciens de maintenance, ils ont été les premiers reclassés ». Enfin, six projets de création d'entreprise sont lancés. Quant à la vente de l'usine, elle pourrait se faire avant l'été avec une entreprise liée à la plasturgie, avec une priorité aux ex-Majorette.

REPERES

Bilan du reclassement fin février :

17 personnes en CDI ;

1 en CDD de plus de 6 mois ; 6 en CDD avant CDI ;

17 en CDD de moins de 6 mois.