Pour cause de popularité, l'heure n'est plus à la remise en cause de la loi sur les 35 heures. Mais une partie de la gauche souhaite la généraliser quand la droite cherche les moyens de l'assouplir.
Seuls Jean-Marie Le Pen et Alain Madelin "osent" proposer d'abroger la loi sur les 35 heures.
Pour le premier, c'est une loi anti-entreprise, technocratique et malthusienne. Pour le second, elle est une « atteinte à la liberté individuelle », le temps de travail relevant, selon lui, d'une politique contractuelle.
Les autres candidats acceptent la loi, la question est ensuite de savoir s'il faut l'assouplir ou la généraliser. Pour François Bayrou, pas question de revenir dessus. Mais la durée du travail relève, selon lui, de la négociation collective de branche dans le cadre de règles générales telles que la durée maximale, le repos hebdomadaire ou le temps de repos. La loi sur les 35 heures ne s'appliquerait qu'en cas d'échec des négociations. Il est pour un assouplissement des heures supplémentaires.
Comme le RPR, qui ne compte pas modifier la durée légale du travail mais prévoit des dérogations pour ceux qui veulent travailler plus. Elles seraient fixées par les partenaires sociaux.
Jean-Pierre Chevènement, qui dit n'avoir jamais été un « religionnaire » des 35 heures, est sur la même ligne. Sans re- mettre en cause la durée légale du travail, il pense qu'il ne faut pas dé- courager de travailler ceux qui le peuvent et qui le veulent. Il se prononce donc pour un assouplissement du régime des heures supplémentaires rémunérées 10 % de plus entre 35 et 39 heures et 25 % de plus au-delà.
Les autres candidats se prononcent pour une généralisation de la loi aux entreprises de moins de 21 salariés. Lionel Jospin en a fait un sujet de débat et un élément de distinction d'avec le programme de la droite. La publication, le 6 février, du dernier bilan de l'application de la réduction du temps de travail par le ministère du Travail est venue à point nommé lui donner des munitions. Pour lui, c'est la remise en cause de la loi qui se cache derrière son assouplissement.
François Hollande a exclu, le 25 février, sur Europe 1, tout assouplissement de la loi sur les 35 heures au-delà de 2004. Evoquant les problèmes d'inégalité entre les salariés des grandes entreprises et ceux des entreprises de moins de 21 salariés, qui ont un régime différent, il a estimé qu'il était « tout à fait indispensable qu'en 2004, avec des systèmes d'incitation, avec des dispositifs d'encouragement pour les employeurs, et notamment les petites entreprises, nous ayons une égalité de traitement pour tous les salariés, quel que soit le lieu de leur travail ».
Robert Hue est également pour une généralisation des 35 heures avec des aides spécifiques pour les petites entreprises.
Enfin, Noël Mamère estime que les 35 heures ne sont qu'une étape avant le passage à la semaine de quatre jours.
Ouvrages de candidats
- Le Courage de décider, Jean-Pierre Chevènement, éditions Robert Laffont, Paris, 2002.
- La Fracture humaine, Noël Mamère, Patrick Farbiaz, Seuil, Paris, 2002.
- Pour un avenir français, le programme de gouvernement du Front national, Godefroy de Bouillon, Paris, 2001.
- Le Temps de répondre, Lionel Jospin, Stock, 2002.
Ouvrage sur les élections
- Le Politique saisi par l'économie, enjeux économiques et sociaux des élections 2002, Club Ulysse, éditons Economica, 2002.
Sites officiels de candidats
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